Fortes chaleurs en France : pourquoi peut-on dire que l'été 2025 commence de manière exceptionnelle ?
Cet été météorologique 2025 démarre en France sur les chapeaux de roue, notamment pour les températures : quels chiffres et quels records nous permettent de dire qu'il débute de manière exceptionnellement chaude ?

L'été météorologique 2025 en France (juin-juillet-août) a débuté par la 50e vague de chaleur enregistrée à l'échelle nationale. Une vague qui a considérablement contribué à faire de ce premiers tiers de l'été une période exceptionnellement chaude, jamais observée auparavant. Quels chiffres concrets et quels records appuient ce constat ?
Un nombre inédit de jours de fortes chaleurs
En France, on considère qu'une journée est très chaude lorsque l'indicateur thermique national (moyenne des températures minimales et maximales sur 30 stations de référence) dépasse les 23,4°C. Avant les années 2000, le nombre moyen de jours de fortes chaleurs avant le 2 juillet était inférieur à 1 : il était alors fréquent de n'observer aucune journée très chaude au siècle passé en juin.
Depuis les années 2000, ce nombre a été multiplié par 4, selon les données de Météo-France, avec 2 à 3 journées très chaudes sur le premiers tiers de l'été. Les étés qui avaient commencé le plus fort étaient alors 2003 et 2005 avec 11 journées très chaudes.
Ce qui était autrefois exceptionnel devient désormais la norme. Avec une moyenne de 22,2°C, juin 2025 s'annonce plus chaud que n'importe quel été du XXe siècle. Il affiche des niveaux dignes dun mois de juillet ou daoût exceptionnellement chaud du siècle passé alors que nous pic.twitter.com/q3UrWCtkzm
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) June 29, 2025
Toutefois, un été qui commence chaudement n'augure aucunement un été chaud par la suite : si 2003 avait poursuivi cette lancée et terminé comme l'été le plus chaud jamais enregistré en France, 2005 avait été très chaud au début mais plus frais par la suite.
Ce début d'été 2025 commence encore plus fort que les deux précédemment cités. 16 journées ont déjà vu leur indicateur thermique national dépasser les 23,4°C, soit 50% de plus qu'en 2003 et 2005, qui étaient pourtant exceptionnels. C'est ainsi que l'on peut considérer ce début d'été 2025 comme exceptionnellement chaud, comme jamais nous ne l'avions connu auparavant.
Une 50e vague de chaleur longue et intense
Alors qu'il est probable qu'une 51e vague de chaleur débute en France vendredi 12 juillet, la 50e aura duré 16 jours, du 19 juin au 4 juillet, la même durée qu'en 2003, mais c'est bien leur seul point commun. En août 2003, pendant la canicule meurtrière, la vague de chaleur était très statique, sous un blocage anticyclonique d'altitude très puissant et durable.
- "C'est pas le réchauffement climatique, c'est juste l'été."
— Mickaël Correia (@MickaCorreia) June 29, 2025
- Les vagues de chaleur en France depuis 1947 : pic.twitter.com/PVt5DtswGx
Celle-ci s'est composée de plusieurs pics de chaleur : le premier autour du 21 juin, le deuxième autour du 26, et le dernier, le plus intense et caniculaire, les 1er et 2 juillet. Des pics de chaleur causés par une circulation météo très dynamique ayant aussi occasionné des orages et localement des phénomènes violents, alternant avec des périodes de chaleur moins marquées.
Si la vague de chaleur d'août 2003 a concerné quasiment toute la France, avec la même physionomie dans presque toutes les régions, celle-ci a eu des visages très différents selon les départements : une chaleur marquée avec des pics dans l'Ouest et le Nord, une chaleur excessive, lourde et durable dans le Sud-Est.
D'une durée de 16 jours, cette 50e vague de chaleur est la troisième la plus longue après juillet 1983 (23 jours) et juillet 2006 (21 jours), à égalité avec août 2003 et juillet-août 2018. Avec un indicateur thermique national maximum de 28,2°C le 1er juillet, il s'agit de la 3e vague de chaleur la plus intense en France, mais loin derrière juillet 2019 et août 2003 (29,4°C et 29,35°C au maximum).
Des régions méditerranéennes en surchauffe !
Les régions du Sud-Est ont eu particulièrement chaud en ce début d'été, de nombreuses stations météo méditerranéennes vivant leur mois de juin le plus chaud jamais enregistré, devant le pourtant exceptionnel juin 2003.
La "surchauffe" de la mer #Méditerranée à la surface est impressionnante.
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) June 27, 2025
La température de l'eau est jusqu'à 6°C supérieure à la "normale" pour cette période de l'année.
1/2 pic.twitter.com/jXsPC3iuqB
Du côté de Nice, la température ne s'est ainsi pas abaissé sous les 25°C pendant 8 jours consécutifs : les précédentes séries avaient duré 7 jours, toutes en août (2018, 2023 et 2024). Sur l'île du Levant, dans le Var, la température n'est pas descendue sous les 24°C pendant 9 jours consécutifs, dont 4 à plus de 25°C, du jamais vu tous mois confondus !
À Avignon, le record mensuel de température moyenne a été égalé, avec 24,3°C. L'eau de la Méditerranée, elle, atteint des niveaux de chaleur inédits pour cette période de l'année, avec souvent des températures de baignade entre 27 et 29°C, jusqu'à 7°C au-dessus des normales de saison.
Enfin, la ville de Nîmes décroche la palme de tous les records ! Déjà 10 jours à plus de 37°C, alors qu'avant les années 2000, le seuil des 37°C n'était atteint qu'un seul jour en moyenne tous les 10 ans sur cette période 1er juin-15 juillet. Avec 41,3°C le 1er juillet, c'est la 16e fois que Nîmes dépasse les 40°C depuis 1921 (3 fois au 20e siècle, 1 en août 2003 et 12 fois depuis 2017).