Le saviez-vous ? L'ovule choisit le spermatozoïde qui le fécondera !
Contrairement à ce que l'on nous apprenait à l'école, ce n'est pas le spermatozoïde le plus rapide ou le plus actif qui fécondait l'ovule !

Pendant de nombreuses années, la science expliquait que le spermatozoïde le plus rapide, ou le plus actif était celui qui parviendrait à féconder l'ovule. Or des études suggèrent que c'est en réalité l'ovule de la femme qui attire à lui les spermatozoïdes grâce à des signaux chimiques. Mais sur l'ensemble de ces derniers, tous ne capteront pas les signaux envoyés... Explications !
La fin d'un mythe !
Non l'ovule n'attend pas patiemment et sagement d'être fécondé tandis que le petit spermatozoïde, vif et agile, se glisse parmi tant d'autres à la conquête du précieux pour procréer. Ça c'est un mythe où la femme est passive en attendant que l'homme fasse tout. Et c'est même ce qui était raconté dans les livres de sciences et à l'école il y a encore quelques années en arrière.
Pour les 200 millions de spermatozoïdes à chaque éjaculation, 1 million pénètrent dans l'utérus, 10 000 atteignent le «sommet», 5 000 entrent dans la jonction utérotubaire, 1 000 vont dans la trompe de Fallope, 200 atteignent «l'œuf» et seulement 1, toi champion, le féconde. pic.twitter.com/T8u6h9bvoW
Bouteflikov (@Bouteflikov) August 18, 2021
Mais, il est temps de mettre un terme à cette jolie petite histoire et d'écouter la science. Car l'ovule est loin d'être un organe passif ! Bien au contraire, c'est lui qui sélectionne le spermatozoïde qui aura la chance de le féconder. Car, on estime à environ 250 millions de spermatozoïde dans un éjaculat moyen. Pourtant, seuls quelques centaines d'entre eux atteindront l'ovule.
Une attraction chimique
Dans le règne animal, la sélection se fait en fonction de différents critères (celui qui a la plus belle crête, celui qui fait la plus belle roue...). Chez les mammifères et notamment, chez les êtres humains, cette sélection se fait également au niveau cellulaire. Grâce à des molécules chimioattractantes, l'ovule attire les meilleurs spermatozoïdes.
C'est un phénomène qui est déjà observé chez les souris et les cétacés mais qui n'est pas encore bien étudié chez l'homme (ou plutôt la femme). Tout ce que l'on sait c'est que les molécules sécrétées par l'ovule permettent de guider les spermatozoïdes jusqu'à lui. Pour comprendre ce mécanisme chez les humains, des chercheurs ont mené l'enquête auprès de couples suivis pour une FIV (fécondation in vitro).
Les experts ont récupéré le fluide qui entoure l'ovule où il secrète ses molécules chimioattractantes et le sperme des patients. Ils ont ensuite observé le comportement des spermatozoïdes - appartenant aux différents donneurs - face aux différents fluides extraits. Et le comportement des spermatozoïdes change en fonction du fluide.
L'infertilité est en réalité un manque de compatibilité chimique ?
"Le fluide folliculaire d'une femme donnée était meilleur pour attirer le sperme d'un homme donné, quand le fluide folliculaire d'une autre femme était meilleur pour attirer le sperme d'un autre homme", détaille le Pr John L. Fitzpatrick de l'université de Stockholm et auteur principal de l'étude Les signaux chimiques des œufs facilitent le choix féminin cryptique chez les humains.
Lors de léjaculation, des millions de spermatozoïdes se livrent à une course contre la montre pour atteindre l'ovule.
ATOME (@ATOMEE__) March 24, 2022
Parmi les quelques milliers qui atteindront l'ovocyte, les plus rapides arrivent en 45 minutes et les plus lents en 12h.
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2 personnes peuvent s'aimer très fort et ne pas être compatibles au niveau chimique et cellulaire. Car les spermatozoïdes du partenaire ne s'accumulent pas plus autour du liquide folliculaire de sa femme. La science et la chimie n'ont donc rien à voir avec le sentiment amoureux. L'ovule choisit les meilleurs spermatozoïdes pour leurs caractéristiques génétiques et leur attrait à ses signaux chimiques.
"L'utérus fait exactement ce qu'il doit faire pour aider la mère à obtenir la meilleure progéniture possible", explique Virgina Hayssen, professeur de biologie au Smith College aux États-Unis. En outre, les spermatozoïdes ne seraient pas forcément responsables de problèmes de fertilité mais d'un défaut de compatibilité biochimique entre eux et l'ovule.
Source de l'article :
Fitzpatrick John L., Willis Charlotte, Devigili Alessandro, Jeune Amy, Carroll Michael, Chasseur Helen R. et Brison Daniel R., 2020 Les signaux chimiques des œufs facilitent le choix féminin cryptique chez les humains