Réchauffement climatique : le pire est à venir selon le GIEC !

Dans un projet de rapport, les experts climat de l’ONU constatent que les impacts du dérèglement climatique vont s’accélérer ces prochaines années, avec des conséquences visibles bien avant 2050.

De fortes chaleurs précoces, des orages violents, des tornades dévastatrices...et toujours cette même question qui revient :”Est-ce les conséquences du réchauffement climatique ?” S’il est difficile d’en tirer de telles conclusions pour des événements si ponctuels, celui-ci est bien une réalité. et ses impacts sont déjà dévastateurs. La hausse des températures moyennes depuis le milieu du XIXe siècle atteint 1,1°C, les effets sont déjà là et le « pire est même à venir » détaille des experts climat de l’ONU.

Leur rapport d’évaluation complet de 4 000 pages a pour vocation d’éclairer les décisions politiques. Même si ses principales conclusions ne changeront pas, il ne sera officiellement publié qu’en février 2022, après son approbation par consensus par les 195 États membres. Dans le brouillon que s’est procuré l’AFP, le discours oscille entre un ton apocalyptique et l’espoir offert aux hommes de changer leur destin par des mesures immédiates et drastiques.

Des conséquences déjà irréversibles

Dans cet extrait, on découvre que les experts ont abaissé le seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. Alors que le monde s'est engagé, en signant l'Accord de Paris, à ne pas dépasser les +2 °C de réchauffement climatique, les experts estiment aujourd'hui en effet qu'aller au-delà des +1,5 °C pourrait déjà entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles, des conditions de vie qui changeront au-delà de la capacité d'adaptation de certains organismes ». Or selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la probabilité pour que ce seuil soit dépassé dès 2050 est désormais de 40 %.

« Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre », martèle le Giec. Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépendent vont s’accélérer, assure le Giec. « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes », note le résumé technique de 137 pages. « L’humanité ne le peut pas ».

Famine, canicule extrême

Certains animaux et variétés de plantes seraient même déjà condamnés comme les récifs coralliens dont un demi-milliard de personnes dépendent mais aussi les animaux de l’Arctique, territoire qui se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne. Même en limitant la hausse à 2°C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici dix ans.

Les littoraux sont aussi en première ligne : en 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par hausse du niveau de la mer. Dans les décennies à venir, nous pourrions assister à l'augmentation de la fréquence et de la sévérité des événements météorologiques extrêmes : canicule, sécheresse, cyclone, incendies, inondation. Enfin le Giec prévoit une dégradation de la santé des populations humaines du fait de la multiplication des maladies ( moustiques, dingues…).

Une note d'espoir

Face à ces problématiques, des solutions sont apportées qui pourraient avoir des effets positifs en cascade. Par exemple, la conservation et la restauration des mangroves et des forêts sous-marines de kelp, qualifiées de puits de “carbone bleu”, accroissent le stockage du carbone, mais protègent aussi contre les submersions, tout en fournissant un habitat à de nombreuses espèces et de la nourriture aux populations côtières.

En dépit de ses conclusions alarmantes, le rapport offre ainsi une note d’espoir. L’humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur en prenant aujourd’hui des mesures fortes pour freiner l’emballement de la deuxième moitié du siècle.

Prudence cependant, alertent les scientifiques et le GIEC lui-même, le travail est encore en cours et le document va fortement évoluer. "Le GIEC ne commente pas le contenu des projets de rapports tant que les travaux sont encore en cours" et sur la base de "documents de travail" a souligné le groupe d’experts dans un communiqué.

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