Vous misez sur un Noël à paillettes ? Votre produit cosmétique pourrait contenir des particules toxiques

Gare aux produits à paillettes ! À l'approche des fêtes de fin d'années, les marques de cosmétiques mettent en avant leurs produits phares pour briller de mille feux. Or une étude pointe dix produits disponibles en France qui contiennent des nanoparticules de dioxyde de titane, interdites et dangereuses pour la santé.

Dix produits cosmétiques scintillants contiennent des nanoparticules dangereuses pour la santé.
Dix produits cosmétiques scintillants contiennent des nanoparticules dangereuses pour la santé.

Bronzer Shimmer irisé de Sephora, Poudre d’or - Nacre minérale d’Aroma Zone ou encore le Lait soin sublimant nacré du Petit Marseillais, dix cosmétiques contenant des paillettes contiennent aussi des nanoparticules de dioxyde de titane, comme le révèle l’association de veille sur les nanotechnologies Avicenn qui a testé ces produits pour son enquête « En quête de [nanos] dans les cosmétiques scintillants. »

Ces nanoparticules sont interdites dans les cosmétiques, à l’exception des crèmes solaires, car elles peuvent être dangereuses pour la santé. Leur taille, entre 25 et 50 nanomètres (nm), leur confère l’effet irisé et scintillant recherché.

C'est aussi ce minuscule gabarit qui leur permet de « pénétrer très profondément les poumons où elles peuvent entraîner des inflammations », explique l’Avicenn. Sur les dix produits testés, neuf sont des sprays ou des poudres, plus facilement inhalables.

Un cancérigène probable

Parmi les produits testés, deux l'ont aussi été pour déterminer si les nanoparticules de dioxyde de titane étaient « enrobées », autrement dit s’il existait une couche superficielle recouvrant la particule. Aucun enrobage n'a été détecté par le laboratoire.

Et l'association Avicenn de s'inquiéter : « Autre constat préoccupant : contrairement à celles des crèmes solaires, ces nanoparticules de TiO2 ne semblent pas être enrobées. Il y a fort à craindre qu’elles soient donc susceptibles d’émettre des radicaux libres, délétères pour l’ADN. »

Si ces produits sont dangereux pour les consommateur.ices, ils le sont aussi pour les professionnels de la filière cosmétique qui les manipulent ou les employés des enseignes concernées.

Contactées par l’Avicenn, aucune des entreprises concernées n’a répondu à l’association, à l’exception du laboratoire Pierre Fabre qui se défend d'utiliser des nanoparticules. Le ministère de la santé, à qui les résultats de l'enquête ont été communiqués, a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) qui a commencé à travailler sur ce dossier.

Les dix produits testés :

  • "Poussière d’étoiles" de Nocibé,
  • "Bronzer Shimmer irisé" de Sephora",
  • "Poudre d’or - Nacre minérale" d’Aroma Zone,
  • "Okara Blond" de René Furterer,
  • "Shimmer spray Gold" de L.A. GIRL,
  • "Wonderful Intense" d’Adopt,
  • "Spray poudre pailletée dorée" de Si Si la Paillette,
  • "Mica Or" de Ma Cosmeto Perso,
  • "Terre de soleil Sunbay" de Serge Louis Alvarez SLA,
  • "Lait soin sublimant nacré" du Petit Marseillais.

Références de l'article :

Veille Nanos, Avicenn, 100% de dioxyde de titane nano, non autorisé, dans les cosmétiques scintillants que nous avons testés

Reporterre, Attention aux paillettes : certains cosmétiques contiennent des nanoparticules interdites