Pourquoi le succès actuel des croisières est un désastre pour l'environnement ?

Les croisières ont de plus en plus de succès ces dernières années à travers le monde, un succès qui n'est pas sans conséquences sur l'environnement.

Croisières
Les bateaux de croisières sont particulièrement imposants, mesurant plusieurs centaines de mètres de long pour en général plus de 100 000 tonnes !

Le secteur des croisières a le vent en poupe ces derniers temps, celui-ci enregistrant de plus en plus de voyageurs chaque année. Néanmoins, cet essor a un impact non négligeable sur l'environnement.

34,6 millions de passagers en 2024

Durant l'année 2024, ce sont pas moins de 34,6 millions de personnes qui ont pu profiter d'une croisière à travers le monde, soit une hausse importante de 9% par rapport à l'année précédente. Une hausse qui devrait d'ailleurs se poursuivre en 2025 puisque ce sont quelques 37,7 millions de personnes qui sont attendues sur les mers et océans cette année.

Si ce chiffre montre déjà le succès de cette industrie touristique, il est également important de noter que bon nombre de ces passagers sont de nouveaux adeptes des croisières. En effet, selon un communiqué de l'association international des croisières (CLIA), 31% des passagers effectuaient leur première croisière en 2024, ce qui représente plus de 10 millions de personnes !

Ces chiffres confirment le succès de cette industrie de nos jours. En effet, « les paquebots sont devenus de plus en plus des destinations à part entière avec une formule loisir importante qui s'adapte aussi bien aux couples, aux familles, aux enfants et aux adultes » selon Erminio Exchena, président de CLIA France, « Tout cela accompagné d'une accessibilité tarifaire ».

C'est notamment chez les habitants de l'Amérique du Nord que les croisières ont le plus de succès, ceux-ci représentant tout de même 20,5 millions de passagers en 2024. Néanmoins, l'Europe est également un marché clé avec 8,44 millions de voyageurs d'origine européenne en 2024. La destination la plus prisée reste la Méditerranée, suivie par les Caraïbes et enfin l'Europe du Nord.

Un impact non négligeable sur l'environnement

Si l'essor des croisières est une bonne nouvelle pour cette industrie, la conclusion est néanmoins bien moins positive pour l'environnement. En effet, les paquebots de croisières figurent parmi les navires les plus polluants au monde, ce qui engendre de nombreuses controverses quant à ce mode de transport de nos jours.

Les navires de croisières représentent en effet une source importante de pollution de l'air. Qu'ils soient à quai ou en mer, ceux-ci émettent du dioxyde de carbone, de l’oxyde d’azote ou de l’oxyde de soufre à grande échelle. Selon l'ONG Transport & Environnement, un seul de ces navires émet chaque année 20.000 tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles de 10.000 voitures.

En Europe, plus de 200 navires de croisière étaient répertoriés en 2023, ayant amis en un an 7,4 millions de tonnes de CO2, soit l'équivalent de 50 000 trajets Paris – New-York en avion. Selon une récente étude Néo-zélandaise, en prenant en plus en compte la consommation astronomique d'électricité des bateaux de croisières (chauffage, climatisation, éclairages, etc,...), chaque passager émet 390 grammes de CO2 par kilomètres parcouru, soit 2,4 fois plus qu'en avion.

Comme si l'impact sur notre atmosphère n'était pas suffisant, il est important de prendre en compte que les bateaux de croisières sont à l'origine d'une importante pollution des fonds marins. En effet, les eaux usées sont rejetées directement dans les mers et océans, ce qui a impact environnemental non négligeable. Par exemple, un paquebot de 4 300 passagers rejette à lui seul 1,9 millions de litres d'eaux usées, ce qui fragilise énormément les écosystèmes marins.

Dans l'optique de limiter ces nombreux problèmes environnementaux, l'industrie des croisières investit aujourd'hui massivement pour accompagner la transition énergétique de ses propres activités avec notamment le développement du gaz naturel liquéfié et des biocarburants, moins nocifs pour l'environnement. Mais ces changements seront-ils suffisants pour limiter l'impact environnemental des croisières malgré un attrait de plus en plus important du grand public ?

Références de l'article :

Avec 34,6 millions de passagers en 2024, les croisières profitent de courants favorables, Figaro et AFP, 17/05/2025

Paquebots de croisière et yachts: pourquoi et comment taxer ces loisirs ultra-carbonés ?, Transport & Environnement, 07/01/2025