Tempêtes extrêmes : on sait à quoi elles devraient ressembler dans les prochaines années...

Les futures tempêtes hivernales en Europe seront-elles impactées par le réchauffement climatique, et comment ? Des chercheurs viennent de répondre à cette question, et la réponse réside en deux mots : pluies intenses !

Tempête hivernale extrême pluie intense
Dans un avenir proche, les tempêtes extrêmes en Europe donneront des précipitations 30 à 40% plus importantes que les tempêtes passées.

A quoi vont ressembler les prochaines tempêtes extrêmes en Europe ? Des chercheurs ont pour la première fois simulé ces événements météorologiques avec une nouvelle approche, qui ne laisse rien augurer de bon : des pluies de plus en plus fortes devraient accompagner ces dépressions très creuses, sur le modèle de celles ayant causé de terribles inondations en Allemagne en juillet 2021...

Des tempêtes plus intenses et plus fréquentes

Lorsqu'une tempête frappe une région, ce ne sont pas forcément les rafales de vent qui menacent le plus. Les précipitations extrêmes qui l'accompagnent provoquent souvent des inondations bien plus graves, qui mettent en péril la sécurité humaine, l'équilibre des écosystèmes et toutes les infrastructures. Et sans surprise, le réchauffement climatique, en s'aggravant, devrait augmenter l'intensité et la fréquence de ces tempêtes dans de nombreuses régions du monde.

Pour se préparer à ces précipitations de plus en plus fortes, sous des tempêtes exceptionnelles, il faut pouvoir les estimer. Or, comme les événements extrêmes sont rares, les enregistrements et archives sont souvent peu fournis et trop récents pour pouvoir en tirer quelconque enseignement. Il fallait donc trouver une nouvelle approche pour simuler ces tempêtes extrêmes.

C'est ce qu'ont fait des chercheurs, dans cette étude publiée dans la revue Earth's Future. Pour cela, ils ont restreint leur analyse sur l'Europe centrale, pendant les mois les plus froids, entre octobre et avril. Leur travail a consisté à établir une échelle de probabilités d'occurrence d'une tempête extrême, prédite à partir des données du monde réel et de simulations informatiques. Cette approche statistique donne un résultat sans appel : dans un avenir proche, les tempêtes hivernales en Europe génèreront des précipitations beaucoup plus intenses que celles enregistrées actuellement.

30 à 40% de pluie en plus !

Comme tout travail statistique, cette étude comporte évidemment un degré élevé d'incertitude, puisqu'elle ne prend pas en compte les mécanismes physiques de l'atmosphère à l'origine de ces futures tempêtes. Les chercheurs ont donc poursuivi leur travail et appliqué la stratégie du renforcement d'ensemble : il s'agit de générer de nombreuses simulations d'événements pluvieux extrêmes, passés, en fonction de l'évolution de l'humidité quelques jours avant.

Avec cette méthode, le résultat est plus précis et forcément inquiétant : dans un avenir proche, les volumes de précipitations déversés par les tempêtes extrêmes en Europe seront 30 à 40% supérieurs à ceux observés lors des tempêtes actuelles. Par ailleurs, d'autres scénarios sont encore plus pessimistes, d'autant que certaines tempêtes vont sans doute s'insérer dans des rivières atmosphériques, avec des nuages de plus en plus chargés en pluie qui traverseront par exemple tout l'Atlantique, depuis les Antilles jusqu'en Europe.

Quoiqu'il arrive, cette estimation de l'intensité des futurs événements extrêmes va nous permettre de tester à l'avance la résilience de nos infrastructures et de nos écosystèmes face à une telle menace.

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