Olives : une récolte en péril à cause de la sécheresse ?

La sécheresse historique de cet été 2022 impacte de plein fouet le secteur agricole cet automne. Dans le Sud-Est, les oléiculteurs s'attendent à une récolte historiquement maigre pour leurs olives, avec localement 80% de pertes.

Récolte olives Sud-Est France
La récolte des olives, commencée en avance, pourrait s'avérer 3 à 4 fois moins abondante que lors d'une année classique.

Une sécheresse record cet été en France, et des terres agricoles durement touchées dans le Sud-Est : la récolte des olives s'annonce historiquement maigre cette année, avec des pertes localement estimées à 80% par rapport aux années de référence.

L'équilibre naturel des oliviers a été perturbé par la sécheresse : la maturité des olives est bien plus précoce cette année, ce qui n'est jamais une bonne nouvelle. Le Var, le Vaucluse et les Alpes-Maritimes sont particulièrement concernés.

Des sols beaucoup trop chauds

Les récoltes d'olives ont déjà débuté dans le Sud-Est : une maturité très précoce, alors que la cueillette débute généralement autour du 11 novembre. Le problème ? De nombreux oliviers ne sont pas exploitables, avec pour ceux où les rares olives poussent, des fruits grillés par le soleil.

Dans le Vaucluse, c'est la pire récolte depuis 8 ans : la sécheresse météorologique persistante a asséché les sols, empêchant les oliviers de se développer. Le gel tardif du printemps n'a rien arrangé, avec un développement des fruits freiné. Les oléiculteurs pointent également la prolifération des mouches, insectes ravageurs pour l'olive.

Pour se protéger de la chaleur, l'olivier qui se déshydrate tente de survivre en refermant ses feuilles et rejetant ses fruits. L'ampleur des dégâts se mesure grâce aux capteurs du Centre technique de l'olivier : ce dernier a relevé une température sous terre de 26 degrés pendant plus d'un mois, contre une seule journée en 2021. Des chiffres affolants qui expliquent la récolte catastrophique à venir.

Vers une hausse des prix

Les oliviers du Var souffrent également, alors que les sols craquèlent en raison du manque d'eau (n'oublions pas que des restrictions d'eau se sont appliquées tout l'été, et se poursuivent encore à certains endroits). Sur certaines parcelles, les quantités récoltées sont divisées par 3 ou 4 par rapport à une année normale (comme en 2021 et en 2020), des pertes équivalentes à 80% d'après les oléiculteurs.

L'arrivée de la pluie (certes trop rare) cette semaine est une bonne nouvelle, car elle permettra sans doute de sauver une (maigre) partie de la récolte. Si les précipitations étaient restées absentes trop longtemps, les dernières olives seraient tombées au sol, définitivement perdues, dans un dernier réflexe de défense de l'olivier. Reste à savoir si ce temps plus humide durera, et rien n'est moins sûr...

A cette faible récolte s'ajoute le contexte international, la crise de l'énergie, ainsi que la pénurie de bouteilles en verre : conséquence, les oléiculteurs vont devoir s'adapter et réduire leurs coûts. Néanmoins, les experts estiment que le prix des olives devrait nécessairement augmenter compte tenu de cette situation, de 30% environ.

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