Les papillons de jour sont-ils en train de disparaître ?

C'est une alerte qui inquiète : selon l'Office français de la biodiversité, deux-tiers des espèces de papillons de jour ont disparu en 20 ans dans au moins un département français qu'elles occupaient. Le déclin de ces insectes précieux serait principalement dû à l'urbanisation.

Papillon de jour
Les papillons de prairie font partie des espèces qui souffrent le plus de l'urbanisation.

C'est un constat très alarmiste dressé par l'Office français de la biodiversité (OFB) : sur les 301 espèces de papillons de jour recensées en France, les deux-tiers ont disparu d'au moins un département qu'elles occupaient il y a 20 ans.

La situation est même critique pour certaines espèces : le Mélibée a disparu de 27 départements, quant à l'Hermite, il manque dans 46 départements qu'il occupait pourtant à la fin du 20e siècle.

Des insectes marqueurs de l'état de la biodiversité

Cette disparition progressive, qui s'inscrit dans un contexte de déclin d'autres espèces animales comme le tigre, l'ours blanc et le panda, est particulièrement inquiétante. Les papillons de jour sont en effet un marqueur de l'état de la biodiversité et sont des insectes pollinisateurs précieux, tout comme les abeilles.

Les papillons de jour, souvent très attirants pour le grand public, sont représentatifs de l’état de conservation des milieux naturels. C'est une espèce « ambassadrice », à partir de laquelle il est possible de dégager des tendances pour l’ensemble des insectes et la biodiversité qu’ils représentent .

Au stade de chenille, le papillon est aussi essentiel pour l'écosystème : la chenille fait des trous dans les feuilles qu'elle ingère, ce qui permet à la lumière de passer plus facilement et facilite ainsi la photosynthèse des végétaux. Elle sert également de nourriture aux oiseaux.

Une urbanisation dangereuse pour l'habitat naturel

Sans grande surprise, ce sont les départements les plus urbanisés qui ont perdu le plus d'espèces de papillons, notamment à Paris et en Île-de-France. Les scientifiques précisent toutefois que ce sont les papillons "spécialistes" qui souffrent le plus de cette urbanisation, qui détruit leurs habitats naturels.

C'est le cas par exemple des papillons de prairies, ou des Hermites, qui ont besoin de pelouses sèches pour s'épanouir. Le Mélibée, friand des prairies humides, ou le Damier du frêne, vivant dans les clairières, sont aussi menacés par la transformation des terrains par l'Homme, mais aussi par l'assèchement des sols, en lien avec le réchauffement climatique.

Au total, 16 espèces de papillons sont menacées d'extinction en France, dont deux sont en danger critique, d'après le recensement du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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