Insolite : cet oiseau bat le record du monde du plus long vol sans escale !

Ce n'est pas surprenant, les oiseaux sont les spécialistes du vol... Mais la prouesse réalisée par une barge rousse d'à peine 5 mois vaut le détour ! Ce jeune oiseau a volé pendant 11 jours, sans discontinuer, sans se nourrir ni se reposer, sur un trajet de 13.560 km entre l'Alaska et la Tasmanie. Comment expliquer cette performance, qui est d'ailleurs un record du monde du plus long vol sans escale ?

Plus d'un tiers de la circonférence de la Terre !

La prouesse de cet oiseau a débuté le 13 octobre dernier, alors que la barge rousse s'élançait d'Alaska pour un vol migratoire devant l'emmener en Océanie. L'oiseau âgé d'à peine 5 mois était équipé d'une balise GPS, pour que les scientifiques puissent le suivre à la trace. Et le trajet de la barge rousse a surpris les chercheurs : 11 jours de vol au total, un parcours de 13.560 km et un atterrissage sur l'île de Tasmanie, dans le Sud de l'Australie.

L'oiseau ne s'est donc pas arrêté pendant 11 jours, il ne s'est pas alimenté et ne s'est pas reposé. Ces 13.560 km constituent le nouveau record du monde du plus long vol sans escale. Cette distance équivaut à plus d'un tiers de la circonférence terrestre, ou encore à deux fois et demi la distance entre Londres et New York.

La barge rousse, qui niche près de l'Arctique, quitte cette région après la saison de reproduction et migre généralement dans l'hémisphère Sud pour y passer l'hiver, d'où ces très longues distances parcourues. Cette espèce est donc habituée aux longs vols. D'ailleurs, le précédent record du monde, 13.000 km, était détenu par un oiseau de la même espèce. D'après les données de la balise GPS, c'est un virage à 90 degrés qui a permis à l'oiseau d'établir le nouveau record, car la barge rousse a décidé au dernier moment de se diriger vers la Tasmanie plutôt que de s'arrêter en Nouvelle-Zélande, comme de coutume.

Des capacités physiques incroyables !

La barge rousse est un oiseau certes un peu frêle. On la reconnaît à son long bec pointu et à son plumage d'été, tacheté sur le dessus et rouge-brique sur le dessous. Malgré cet aspect chétif, cet oiseau se surpasse physiquement en plein vol grâce à des capacités exceptionnelles.

Pour pouvoir tenir la distance en plein vol, cet oiseau est capable d'agrandir son cœur et ses muscles thoraciques pour fournir à son corps plus d'énergie et plus d'oxygène. Ce qui explique cette capacité de résistance particulièrement longue. Toutefois, selon un expert australien, le vol a quand même eu un impact sur la santé de l'oiseau : celui-ci a perdu au moins la moitié de son poids corporel pendant le trajet.

Si ces oiseaux peuvent modifier radicalement leur métabolisme et la taille de certaines parties de leur corps, ils ont aussi la capacité de dépenser très peu d'énergie par rapport aux autres oiseaux migrateurs. D'après une étude parue en 2010, ils ne perdent qu'environ 0,41% de leur masse corporelle à chaque heure de vol, contre 0,6% à 1,5% pour les passereaux, par exemple. Des as du vol plané longue distance... Vivement le prochain record !