Comment le riz pourrait devenir toxique à cause du changement climatique ?

Une récente étude scientifique a mis en avant le fait que le taux d'arsenic inorganique dans certaines variétés de riz était de plus en plus important, et ce à cause du réchauffement climatique.

Riz
Le riz est la céréale la plus consommée à travers le monde, mais celui-ci deviendrait de plus en plus toxique selon une récente étude

Le riz est l'un des aliments de base les plus consommés au monde. Néanmoins, selon une récente étude scientifique, celui-ci serait en train de devenir toxique en raison du réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique transforme le riz

Le riz une bonne source de nombreux minéraux comme le calcium ou le fer mais est également riche en vitamines comme la niacine et la vitamine D, ainsi qu'en fibres alimentaires. De plus, le riz est facile à digérer et continent moins de graisses saturées tout en possédant du bon cholestérol par rapport à d'autres aliments.

Ainsi, plus de 50% de la population mondiale consomme du riz, qui est d'ailleurs la céréale la plus consommée à travers le monde.

Néanmoins une récente étude internationale menée par l'université de Columbia et publiée dans The Lancet Planetary Health prévient du risque que fait planer le réchauffement climatique sur le riz.

Selon cette étude, une augmentation des températures mais également des taux de dioxyde de carbone augmente le taux d'arsenic inorganique, une forme naturelle d'arsenic présente dans les eaux souterraines, dans le riz. Or, des températures en hausse et des taux de CO2 de plus en plus élevés sont des éléments qui caractérisent notre climat actuel.

Ainsi, le riz serait en train de devenir toxique en raison du changement climatique via ce taux d'arsenic inorganique de plus en plus élevé. Cette molécule est en effet dangereuse pour l'Homme, provoquant de nombreux problèmes de santé comme des maladies cardiovasculaires, du diabète et même certains cancers.

Comment expliquer ce phénomène ?

Les chercheurs de Columbia ont étudié pendant 10 ans des rizières situées au niveau du delta de la rivière Yangtze en Chine et ont constaté d'importants changements au niveau des sols de la région avec l'augmentation des températures et des taux de CO2.

Ce sont en effet les sols qui subissent la plus grosse transformation au niveau chimique et microbien suite à l'augmentation de ces deux paramètres, transformation qui engendrent donc l'augmentation du taux d'arsenic inorganique moyen dans les rizières.

L'arsenic est un métalloïde naturellement présent dans la croûte terrestre et se retrouve dans l'eau et les sols lorsque les roches sont altérées par l'érosion, or, l'augmentation des taux de CO2 et des températures moyennes accentue ce phénomène.

Ainsi, si certaines régions comme le Bangladesh sont déjà reconnues pour produire du riz contenant des taux d'arsenic inorganique plus élevés qu'ailleurs, ce phénomène pourrait devenir de plus en plus important et récurrent à l'avenir, induisant un risque non négligeable pour la santé humaine.

Selon l'étude en question, le riz pourrait devenir véritablement dangereux pour l'Homme dès 2050 si l'augmentation des températures et des taux de CO2 se poursuit. C'est notamment au Vietnam et en Indonésie que les taux d'arsenic s'avérerait alors les plus élevés dans le riz, ce qui devrait démultiplier le risque de cancers des poumons, de la peau ou encore de la vessie mais aussi des maladies cardiovasculaires et des problèmes de développement du cerveau chez l'enfant.

Ainsi, il est important d'agir pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre dans les prochaines années, sans quoi l'un des aliments les plus consommés au monde pourrait devenir réellement dangereux pour notre santé. En attendant, les scientifiques préconisent de produire des variétés de riz ayant moins tendance à accumuler de l'arsenic, notamment dans les régions les plus touchées par ce phénomène.

Référence de l'article :

C’est l’un des piliers de l’alimentation mondiale… et il pourrait bientôt nous empoisonner, s’inquiètent les scientifiques !, Furuta-Sciences (18 avril 2025), Karine Durand