Alerte : la banquise a atteint un niveau historiquement bas à l'échelle de la planète le mois dernier

Comment expliquer que la banquise a atteint un record bas d'extension le mois dernier ? Selon Copernicus, la réponse viendrait des températures moyennes mondiales anormalement élevées depuis bientôt 3 ans.

Banquise
La banquise perd inexorablement de sa superficie d'années en années l'échelle de la planète, mais cette fonte s'est accélérée ces derniers mois

Selon l'organisme européen Copernicus, la surface mondiale cumulée de banquise a atteint un record bas au début du mois de février dernier, la faute à des températures mondiales bien trop élevées depuis quasiment 3 ans.

Des températures trop hautes ces derniers mois

La planète a entamé cette année la troisième année d'affilée présentant des températures historiquement élevées. En effet, après une année 2023 déjà record avec une température moyenne mondiale de 14,98°C, battant de +0,17°C l'ancien record établi en 2016, l'année 2024 avait défié toutes les prévisions avec une température moyenne s'élevant à 15,10°C à l'échelle de la planète, soit +1,6°C au-dessus des niveaux de l'ère préindustrielle.

Les climatologues s'attendaient toutefois à ce que les températures moyennes mondiales repartant à la baisse en raison de la fin du cycle El Niño, connu pour engendre un réchauffement planétaire temporaire. Néanmoins, le thermomètre reste encore bien trop élevé en ce début d'année 2025.

En effet, janvier 2025 fut le mois de janvier le plus chaud jamais observé depuis le début des relevés météorologiques sur Terre, battant de +0,09°C le record établi l'année précédente. Si les températures moyennes sont sensiblement reparties à la baisse le mois suivant, février 2025 fut tout de même le 3ème plus chaud jamais enregistré, derrière février 2024 et février 2016.

Février 2025 n'en reste pas moins hors-normes puisqu'il est dans tous les cas plus chaud de +1,5°C par rapport au niveau préindustriel selon l'organisme européen Copernicus. Ainsi, malgré une baisse relative des températures moyennes mondiales, ce mois de février s'inscrit dans la lignées des températures record ou quasi record observées au cours des deux dernières années.

Un record bas d'extension de la banquise mondiale

Avec des températures aussi élevées à l'échelle de la planète depuis maintenant de nombreux mois, la banquise se situant du côté de nos pôles n'est pas en grande forme. En cette période de l'année, c'est l'été du côté de l'hémisphère Sud, ce qui veut dire que nous sommes dans la saison de fonte en Antarctique. Or, l'étendue de la banquise dans cette région du monde est 26% moins importante que sa moyenne saisonnière au cœur de l'été austral.

En Arctique, nous sommes encore en hiver, saison durant laquelle la glace est censée se reformer dans cette région du monde. Néanmoins, sous l'effet de ces températures anormalement élevées depuis maintenant plus de deux ans, la glace se reforme dans des proportions déclinantes, autrement dit, celle-ci se montre moins étendue que par le passé à la même période.

C'est ainsi qu'un record bas a été atteint concernant la surface de banquise cumulée à l'échelle de la planète le 7 février a annoncé Copernicus dans un récent communiqué, un record étant donc consécutif a une glace de mer ayant trop fondu durant l'été austral en Antarctique et ne s'étant au contraire pas assez reformée durant l'hiver boréal en Arctique.

Selon Copernicus, le minimum annuel d'extension de la banquise, autrement dit la date à laquelle l'extension de la glace de mer à l'échelle de la planète est la plus basse, pourrait avoir été atteint à la fin du mois de février. Si la surface de la banquise n'évolue plus d'ici là, celle-ci pourrait s'avérer comme la deuxième plus basse jamais enregistrée par les satellites.

Un constat qui n'est finalement pas si étonnant tant les températures sont excessivement élevées et souvent records depuis maintenant plus de deux ans à l'échelle de la planète. Comme le souligne dans un communiqué Samanta Burgess, du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme : « l'une des conséquences d'un monde plus chaud est la fonte de la glace de mer ». Une situation qui ne devrait pas aller en s'arrangeant dans les prochaines années.

Référence de l'article :

Sous l'effet du réchauffement climatique, la banquise atteint son plus bas niveau historique en février, FranceInfo et AFP, 6 mars 2025