La Côte d'Azur est-elle prête face au risque de séisme et de tsunami ? Faut-il s'inquiéter ?
Selon les scientifiques, un séisme de magnitude 6,5, suivi d'un tsunami, peut se produire à tout moment sur la Côte d'Azur. Pour faire face à ce risque, Nice et les Alpes-Maritimes se préparent. Que faut-il craindre concrètement ?

Et si la Côte d'Azur était frappée par un séisme, puis par un tsunami ? Dans le pire des scénarios, cette secousse pourrait causer 2.500 morts et 200.000 sans-abris selon un rapport du ministère de l'Écologie ! Pour faire face au risque, la ville de Nice et les Alpes-Maritimes se préparent à affronter une éventuelle catastrophe. Comment rendre la population, les bâtiments et les ponts moins vulnérables ?
Anticiper grâce aux normes de construction
Selon la sismologue Françoise Courboulex, directrice de recherche au laboratoire Géoazur, la probabilité d'observer un séisme de magnitude 6 ou 6,5 est assez élevée. Sans aller jusqu'à 7, 8 ou 9, les dégâts pourraient être très importants : si un séisme comme celui de 1887 (6,8) arrive, l'État devrait mobiliser en urgence 14 à 29 milliards d'euros, sans compter le coût des opérations de secours.
Un exercice grandeur nature à Cannes pour se préparer au risque de tsunami pic.twitter.com/GU0vL60rTB
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Il faut donc anticiper ce risque, notamment en prenant en compte la possibilité d'un séisme italien dont les effets se feraient ressentir en France. Depuis la fin des années 1990, les constructions réalisées dans les Alpes-Maritimes répondent aux normes antisismiques, attestations à la clé. Un zonage par secteur a même été établi à Nice dès 2019, le premier en France.
Les communes de Menton et de Saint-Laurent-du-Var ont suivi le chemin, avec la création d'un même document prenant en compte les "effets de site", autrement dit les amplifications locales des ondes sismiques sur certains bâtiments. Sur des sols meubles et en hauteur, les ondes sont amplifiées et les conséquences plus dévastatrices pour les habitations.
La Métropole de Nice travaille aussi avec le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour créer un outil permettant d'avoir des tendances fiables de bilan : l'enjeu est de vite identifier les zones les plus touchées pour pouvoir prioriser les secours. D'ailleurs, le plan d'organisation des secours sera remis à jour cette année, sur le modèle du plan Orsec, à l'échelle départementale.
Des ponts à prioriser et un besoin de 300 millions d'euros !
Une carte de vulnérabilité et de risque sismique à l'échelle de la ville de Nice sera bientôt réalisée dans le cadre d'un projet de thèse. En cas de catastrophe, des itinéraires prioritaires ont été définis par la préfecture pour permettre aux secours d'intervenir au plus vite : dans ce cadre, trois ponts doivent absolument tenir ! Il s'agit du pont de franchissement du Var, du viaduc de l'A8 et du pont Napoléon III.
"Un séisme destructeur est possible"
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Les experts alertent sur le risque sismique sur la Côte d'Azur pic.twitter.com/BYB8EM1VdK
Ainsi, le viaduc du Var, de bonne conception, sera renforcé (ainsi que ses structures d'ancrage) d'ici 2028 pour que le tablier encaisse le choc d'une onde sismique puissante sans que les piles du pont ne cèdent. Quant au pont Napoléon III, un chiffrage est toujours en cours pour de futurs travaux à moyen-terme, mais le temps presse !
En cas de crise sismique, Nice pourrait devenir une presqu'île, les routes de l'arrière-pays devenant probablement impraticables ! Un tel séisme peut se produire à n'importe quel moment, alors qu'il reste tant à faire : demain, ou dans 100 ans ! C'est pourquoi un budget doit d'urgence être mobilisé et provisionné pour faire face au risque. Le chiffre de 300 millions d'euros est évoqué.
Sans cette mobilisation, la métropole de Nice pourrait ne pas se relever d'un séisme de type 1887. Outre l'argent, la sensibilisation de la population est aussi essentielle, à travers notamment des actions éducatives dans les établissements scolaires. Quant à la population adulte, des petites secousses comme celles ressenties cet hiver permettent de ne jamais oublier l'existence du risque…
Référence de l'article :
Nice-Matin. Face au risque de séisme et de tsunami, la Côte d'Azur est-elle bien préparée ?