Ozone : une étude du MIT prouve que les actions humaines portent leurs fruits. Et si on faisait de même pour le climat ?

Grâce à des efforts internationaux, la couche d’ozone se reconstitue progressivement. Une étude du MIT prouve que cette victoire est principalement le résultat d'une action collective. De quoi inspirer une mobilisation similaire pour le climat ?

Les chercheurs du MIT démontrent que la diminution des chlorofluorocarbures (CFC) est bien la cause principale de l'amélioration de la couche d'ozone.
Les chercheurs du MIT démontrent que la diminution des chlorofluorocarbures (CFC) est bien la cause principale de l'amélioration de la couche d'ozone. Credit: figures courtesy of NASA; MIT News

Bonne nouvelle ! La couche d’ozone, ce bouclier naturel qui nous protège des rayons ultraviolets, est en train de se régénérer grâce à l’action collective.

Une victoire environnementale confirmée par la science

Une étude du MIT, publiée dans Nature le 5 mars 2025, apporte une confirmation scientifique sans équivoque : cette guérison est directement liée aux efforts mondiaux de réduction des substances nocives pour l’ozone.

Avec un degré de confiance statistique de 95 %, les chercheurs dirigés par Peidong Wang et Susan Solomon démontrent que la diminution des chlorofluorocarbures (CFC) est bien la cause principale de cette amélioration.

"Cela montre que nous pouvons réellement résoudre les problèmes environnementaux",

affirme la professeure Susan Solomon, une figure clé de la recherche dans ce domaine.

Le protocole de Montréal : un modèle d'action efficace

Pour comprendre l’importance de cette avancée, revenons en 1987. Cette année-là, le protocole de Montréal a marqué un tournant décisif en interdisant les CFC, largement utilisés dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les aérosols. Ce gaz détruisait la couche d’ozone en s’accumulant dans la stratosphère, entre 15 et 35 kilomètres d’altitude.

Dès les années 2000, les scientifiques ont observé des signes encourageants de reconstitution. Mais cette nouvelle étude va plus loin : grâce à une méthode appelée fingerprinting, les chercheurs ont isolé l’impact des actions humaines en excluant les effets naturels comme El Niño, La Niña ou le vortex polaire. Ils ont pu conclure que la guérison de l’ozone est bien le fruit des décisions politiques et des régulations internationales.

Un espoir pour le climat ?

Ce succès devrait nous inspirer face au défi climatique. Peidong Wang le souligne :

Ce que nous pouvons apprendre de la couche d’ozone, c’est comment les pays peuvent coopérer efficacement pour réduire les émissions de gaz nocifs.

L’exemple du protocole de Montréal prouve que lorsqu’il y a une volonté politique forte, des résultats tangibles suivent.

Le réchauffement climatique, lui, est principalement causé par les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4). Or, malgré les alertes des scientifiques et des accords comme celui de Paris en 2015, la réduction de ces émissions est encore trop lente. Pourquoi un traité aussi contraignant que le protocole de Montréal n’a-t-il pas encore vu le jour pour le climat ?

Agir d'urgence

La couche d’ozone devrait retrouver son état d’avant 1980 d’ici 2035 en Antarctique et 2060 au niveau mondial, selon les projections. Ce succès est la preuve qu’une action rapide et coordonnée peut inverser une catastrophe environnementale.

Voici les points clés à appliquer pour un résultat palpable sur le plan "climat" :

  • Réduire drastiquement les énergies fossiles, comme nous l’avons fait avec les CFC.
  • Mettre en place des législations contraignantes et universelles.
  • Encourager les innovations technologiques et les alternatives propres.
  • Mobiliser citoyens et entreprises pour accélérer la transition écologique.

Cette étude montre scientifiquement que nous sommes capables de réparer nos propres erreurs. Il est temps d’utiliser cette même détermination pour préserver notre climat. Nous avons réussi une fois, pourquoi pas une deuxième ?

Références de l'article

Wang, P., Solomon, S., Santer, B.D. et al. Fingerprinting the recovery of Antarctic ozone. Nature (2025). https://doi.org/10.1038/s41586-025-08640-9

Chu, J. (2025, 5 mars). Study: The ozone hole is healing, thanks to global reduction of CFCs New results show with high statistical confidence that ozone recovery is going strong. MIT news