Alerte : la banquise antarctique bat un record de faible étendue en janvier

La fonte des glaces s'accélère : fin janvier dernier, le niveau de la banquise en Antarctique a atteint son niveau le plus faible depuis 44 ans, un record qui inquiète la communauté scientifique. La rapidité du phénomène montre l'avancée inexorable du réchauffement de notre planète...

Banquise Antarctique fonte
Pour la deuxième fois seulement depuis le début des relevés en 1979, l'étendue de la banquise antarctique est passée en-dessous des 2 millions de km².

Le constat inquiétant dressé le 9 février dernier par le réseau européen Copernicus nous alerte encore, si ce n'était déjà pas assez suffisant, de l'urgence à agir face à l'accélération du réchauffement de notre planète. A la fin du moins de janvier, le niveau de la banquise en Antarctique a atteint son plus bas niveau historique depuis le début des relevés en 1979, une fonte des glaces poussée par la hausse des températures. Jusqu'où ira ce cercle vicieux ?

Record battu... pour la deuxième année consécutive !

Au pôle Sud, il est normal d'observer une fonte des glaces à cette époque de l'année, puisque l'été austral s'étend de décembre à mars, avec à la clé des températures plus élevées et donc une diminution de l'étendue de la banquise. En revanche, ce qui est exceptionnel, c'est la vitesse à laquelle cette banquise a fondu cette année. Jamais elle n'avait atteint un niveau aussi bas en janvier, selon l'observatoire du climat européen Copernicus.

A la fin du mois de janvier dernier, l'étendue de la banquise antarctique est passée pour la deuxième année consécutive sous la barre des 2 millions de km², un niveau auparavant inédit et jamais mesuré par les satellites avant 2022. Car ce qui inquiète la communauté scientifique, c'est l'accélération de la fonte des glaces : le niveau atteint par la banquise antarctique est donc un record, qui bat le précédent enregistré... en février 2022, il y a 11 mois ! Jamais un tel niveau n'avait été observé en janvier depuis le début de mesures satellitaires en 1979, ce qui veut dire sans doute qu'une valeur encore plus basse sera observée en fin février ou début mars...

Le climatologue Leon Simons affirme que 100.000 km² ont disparu de la banquise antarctique en janvier par rapport à l'an dernier, en raison de la "thermodynamique", autrement dit de l'influence des températures, qui étaient 1 à 2° environ au-dessus de la moyenne mondiale au pôle Sud en janvier. L'Organisation météorologique mondiale, de son côté, en rajoute une couche, mais de l'autre côté du globe cette fois : l'étendue de la banquise en Arctique a été en janvier (donc en plein hiver) la troisième plus faible jamais enregistrée. La fonte des glaces s'accélère, partout...

En Antarctique, un réchauffement deux fois plus rapide

Alors pourquoi une telle inquiétude pour la communauté scientifique ? Tout simplement parce que le niveau de la banquise est un indicateur clé pour mesurer l'avancée du réchauffement climatique de la planète. La température en est un autre, pas forcément moins alarmiste : selon l'OMM, les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète, tandis que le mois de janvier 2023 a été le 7e le plus chaud jamais connu, selon Copernicus.

Le problème, c'est que hausse des températures et fonte des glaces forment un cercle vicieux. Quand la banquise fond, sa surface blanche, qui réfléchit habituellement l'énergie du soleil, est remplacée par la surface plus sombre de l'océan : la chaleur du soleil est moins réfléchie et plus absorbée par la glace. La glace, en absorbant plus de chaleur, va fondre plus vite. Et comme la Terre absorbe alors plus de rayons de soleil, elle se réchauffe, la glace fond, et ainsi de suite... Toutefois, le relative "bonne nouvelle" est que la fonte de la banquise antarctique contribue peu à l'élévation directe du niveau des océans, selon Leon Simons, car elle est essentiellement formée par la congélation de l'eau salée.

Au total, depuis 1979, la banquise en Antarctique a perdu 1,89 million de km², soit environ deux fois la taille d'un pays comme l'Allemagne, d'après le centre d'information américain NSIDC. Un recul spectaculaire, accentué par le fait que le pôle Sud se réchauffe plus de deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Ce cercle vicieux, inexorable, pourrait-il nous faire dire que la fonte des glaces deviendra bientôt le premier facteur du réchauffement climatique ? Affaire à suivre...

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