Insolite : des scientifiques découvrent une source d'eau vieille de 2 milliards d'années .. et la goûtent.

Des chercheurs ont découvert de l'eau vieille d'environ 2 milliards d'années à 3kilomètres de profondeur au Canada, la plus vieille source d'eau jamais découverte !

Mine
La source d'eau était isolée du monde au fin fond d'une mine canadienne depuis environ 2 milliards d'années !

Des scientifiques ont découvert dans une mine canadienne la source d'eau la plus ancienne jamais trouvée à la surface de notre planète, datant d'environ 2 milliards d'années. Une géologue a même décidé de la goûter.

Une eau plus vieille que les dinosaures !

Lors d'une expédition dans une mine canadienne il y a une dizaine d'années, une équipe de géologues menées par la professeure Barbara Sherwood Lollar a fait une découverte extraordinaire. En effet, à une profondeur d'environ 3 kilomètres, les scientifiques sont tombés sur de l'eau parfaitement isolée, de l'eau paraissant très ancienne.

Ancienne cette eau l'était effectivement puisque, après analyses, les géologues ont découvert que cette source d'eau était la plus ancienne jamais trouvée sur Terre. Celle-ci a été isolée du reste du monde et de l'extérieur pendant des milliards d'années ,ce qui est remarquable. Selon les estimations, cette eau aurait en effet un âge compris entre 1,5 et 2,64 milliards d'années, soit bien plus que les premiers dinosaures !

Cette source d'eau ne se limitait en plus pas à une petite flaque au fin fond d'une grotte puisque celle-ci serait un véritable réservoir d'eau courante déversant plusieurs litres par minutes, une découverte qui a dépassé toutes les attentes des géologues.

Des traces de vie très anciennes

Si les premiers végétaux sont apparus sur Terre il y a environ 500 millions d'années et que les premiers animaux évoluant sur la terre ferme datent d'il y a environ 400 millions d'années, on estime que les premières traces de vie sur Terre sont apparues il y a environ 3,8 milliards d'années. Ces organismes étaient alors exclusivement aquatiques et ceux-ci le resteront durant 3,4 milliards d'années !

Ainsi, la découverte de traces de vie très ancienne dans ce liquide canadien est également remarquable. Les chercheurs ont en effet découverts du sulfate dans cette source d'eau, ce qui leur a permis de voir une empreinte digitale indiquant la présence d'organismes vivants dans un très lointain passé.

D'après les géologues, les microbes auraient survécu dans cette eau isolée de tout autre chose sur Terre grâce à des substrats produits par la radiation. Le sulfate découvert dans cette eau ancienne n'est en effet pas le sulfate moderne de l'eau de surface qui coule. Le sulfate, comme l'hydrogène, est en fait produit sur place par réaction entre l'eau et la roche, une réaction qui se produira tant que l'eau restera en contact avec cette roche.

Un goût très amer

On pourrait penser que cette eau est loin d'être potable vu son âge. En effet, nos bouteilles d'eau possèdent une date de péremption, mais celle-ci correspond au moment où le plastique commence à se dégrader, l'eau contenue dedans ne se périme pas.

Même vieille de plusieurs milliards d'années, une eau n'est en effet pas « périmée », excepté si celle-ci est considérée comme stagnante et est donc impropre à la consommation en raison de la prolifération des bactéries. Or, l'eau découverte au canada était tellement isolée que celle-ci ne contenait pas d'organismes vivants, seulement des traces très anciennes comme expliqué précédemment.

Ainsi, la géologue Barbara Sherwood Lollar a décidé de goûter ce liquide vieux de 2 milliards d'années, en en prenant une goutte sur le bout de son doigts. Selon elle, celle-ci avait un goût très salé et amer, ce qui ne l'a pas surprise. En effet, de la même manière qu'un vin devient peu à peu moins acide, le liquide de cette ancienne mine canadienne est devenu de plus en plus salé (plus que l'eau de mer) en raison des roches en contact avec celui-ci.

Référence de l'article :

Une source d'eau vieille de 2 milliards d'années découverte, son goût surprenant révélé par des scientifiques, Science&Vie (21/07/2025), Auriane Polge