Pourquoi la destruction des forêts a nettement augmenté au Brésil ces derniers mois ?

En raison notamment de nombreux incendies de forêts, des milliers d'hectares de forêts ont de nouveau été perdus au Brésil ces derniers mois avec une déforestation repartant à la hausse après une année 2024 pourtant encourageante.

Incendie
Cette augmentation de la destruction des forêts au Brésil est notamment engendrée par la recrudescence des incendies de forêts, qu'ils soient d'origine naturelle ou humaine.

La destruction de la forêt amazonienne au Brésil s'est accentuée ces dix derniers mois, une tendance qui met à mal les bons résultats enregistrés sur le pays durant l'année 2024 et qui inquiète à l'approche de la COP 30.

Des chiffres inquiétants

Selon des données officielles publiées le vendredi 6 juin, la déforestation de l'Amazonie brésilienne a observé une nette augmentation ces dix derniers mois. En effet, d'après l'Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE), la destruction de la couverture forestière a augmenté de 9,1% entre août 2024 et mai 2025 par rapport à la même période l'année précédente.

Cette déforestation aurait même augmenté de 92% durant le mois de mai 2025 par rapport à mai 2024 selon les chiffres de l'INPE avec 960 kilomètres carrés de forêts perdus. C'est le deuxième plus mauvais résultat pour un mois de mai depuis le début des mesures, ce qui est très inquiétant.

Cette destruction des forêts serait principalement due à une nette recrudescence des incendies ces derniers mois à travers le pays, certains d'origine naturelle mais la plupart étant causés par l'Homme, de façon accidentelle ou non. Si cette tendance se maintient jusqu'à la fin de l'année, elle contredira les bons résultats enregistrés dans tous les biomes du Brésil durant l'année 2024, ce qui était une première en six ans.

Les résultats sont cependant un peu plus encourageants dans le Pantanal, une vaste zone humide du sud de l'Amazonie et le Cerrado, la savane brésilienne, où le rythme de déforestation a cette fois-ci ralenti ces derniers mois, respectivement de 77% et 22% entre août 2024 et mai 2025 par rapport à la même période l'année précédente.

Une mauvaise nouvelle avant la COP30

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva s'est engagé à éradiquer la déforestation illégale dans son pays d'ici 2030 et espère également que la COP30, se déroulant en novembre prochain à Belém au Brésil, région justement située aux portes de l'Amazonie, donne un coup de pouce important à l'engagement des pays dans la lutte contre le changement climatique.

Néanmoins, si la tendance ne s'inverse pas entre juin et juillet, le Brésil pourrait arriver à la COP30 avec une augmentation de la destruction de la couverture forestière dans son propre pays durant la dernière année, ce qui est loin de véhiculer le bon message en terme de protection de l'environnement et d'action climatique.

En effet, la couverture végétale est essentielle pour absorber le CO2 atmosphérique et la forêt amazonienne, la plus grande forêt tropicale de la planète, voit sa capacité de puits de carbone s'affaiblir drastiquement ces dernières années. En 2021, une étude avait d'ailleurs démontré qu'une partie de l'Amazonie était même devenue une source de CO2, notamment en raison des incendies virulents et très récurrents émettant une quantité importante de dioxyde de carbone dans notre atmosphère.

Les régions tropicales ont perdu 6,7 millions d'hectares de forêts primaires l'année dernière, un record depuis le début de la collecte des données en 2002 par l’observatoire de référence Global Forest Watch. Ce chiffre est d'ailleurs en hausse de 80% par rapport à 2023 et équivaut à la perte de 18 terrains de football de forêts primaires par minute avec toutes les conséquences que cela implique pour les écosystèmes et le climat...

Référence de l'article :

La destruction des forêts tropicales à un niveau record, Le Figaro et AFP, 21/05/2025