Des tornades et des tubas observés en France ces derniers jours : comment expliquer ces phénomènes ?

Alors que des orages frappent quotidiennement la France, des tubas ou des tornades ont été localement observés. Comment expliquer ces phénomènes ? En quoi le contexte météo est-il favorable à leur formation ?

Depuis le week-end dernier, les orages se sont acharnés sur la France, quotidiennement, avec localement de fortes intensités de pluie ou de grêle. Dans certaines régions, des phénomènes tourbillonnaires ont même été filmés ou photographiés.

Une trombe marine a par exemple été recensée dans le Finistère samedi 18 mai, ou encore des tubas (c'est-à-dire lorsque l'entonnoir d'une tornade ne touche pas le sol) en Charente-Maritime lundi et mercredi derniers, mais aussi en Indre-et-Loire, en Isère, ou hier dans les Hauts-de-France. Sans compter la tornade impressionnante vécue par les habitants d'Orgères-en-Beauce, en Eure-et-Loir.

Encore la faute de la goutte froide...

Fort heureusement, cette tornade du 18 mai, dont l'intensité reste à déterminer, n'a pas fait de dégâts, son tracé l'ayant emmené loin des habitations. C'est déjà la 9e enregistrée en France pour cette année 2024, mais rien d'exceptionnel selon l'observatoire spécialisé Keraunos : en moyenne, 20 à 50 tornades se forment dans notre pays chaque année, notamment lors d'épisodes orageux intenses.

La responsable de ces phénomènes tourbillonnaires est la goutte froide qui stagne sur la France et créé de l'instabilité orageuse. Il faut compter également sur le cisaillement des vents, provoquant la rotation des nuages d'orages.

Mais comment expliquer la recrudescence de ces phénomènes tourbillonnaires depuis une semaine ? Comme pour les températures parfois un jeu justes et pour les précipitations, la responsable est la goutte froide qui stagne sur la France. Celle-ci, composée d'air froid en altitude, rencontre de l'air et doux et humide présent dans les basses couches de l'atmosphère.

Cela crée presque quotidiennement de l'instabilité, marquée et généralisée, avec des orages localement forts. Mais ce n'est pas tout ! Cet air froid était accompagné de vents modérés, d'une direction différente des vents enregistrés près du sol : c'est ce qu'on appelle le cisaillement des vents.

Les cumulonimbus (les nuages d'orages) ont alors pu entamer localement des rotations, aspirant l'air chaud et humide du sol : d'où la formation de tourbillons par endroits à la base du nuage, et ces tornades ou ces tubas. Avec la poussée anticyclonique prévue ce week-end, ce risque de phénomènes tourbillonnaires devrait peu à peu s'estomper.

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