Sommet sur les océans : comment les nouveaux satellites permettent-ils de mieux les connaître et de mieux les protéger ?
C'est une véritable révolution technologique ! Les nouveaux satellites sont désormais tellement perfectionnés qu'ils peuvent surveiller les océans avec précision, à travers leur analyse des navires de pêche ou de la pollution.

Le Sommet mondial sur les océans s'achève ce vendredi à Nice. Alors que 63 chefs d'États et de gouvernements ont discuté pour essayer de mieux protéger les mers et les océans, ont-ils pris suffisamment de hauteur, jusqu'à l'espace ? En effet, les nouveaux satellites perfectionnés permettent désormais de mieux surveiller la pêche illégale ou encore la pollution, et ainsi protéger nos océans.
Des mesures plus étendues et plus précises
La Terre porte le surnom de "planète bleue", et pour cause : plus de 70% de sa surface est recouverte par des mers et des océans, qu'il est impossible d'analyser et d'explorer sur toute leur hauteur. Les bateaux déjà déployés sont incapables de couvrir l'ensemble de l'océan global : mais depuis les années 1970, les satellites envoyés dans l'espace sont d'une aide très utile pour cette étroite surveillance.
Small features, big science!
— NASA Earth (@NASAEarth) May 15, 2025
Data from the SWOT satellite reveals how small ocean features, some just a mile across, may have larger impacts on the movement of nutrients and heat than previously thought.
Learn more: https://t.co/KMg3mNlwDV pic.twitter.com/UQqOjFHVrc
Tout a d'abord commencé par des photographies, jusqu'aux nouveaux instruments d'aujourd'hui, capables de mesures inédites, plus étendues et plus précises. En France, c'est Thales Alenia Space (TAS) qui est l'un des grands fabricants de satellites.
Bertrand Denis, vice-président de TAS, a expliqué à nos confrères de France Info les possibilités qu'offraient ces nouveaux satellites : mesurer la température des océans, le taux de sel, le niveau de la hauteur de la banquise ou encore de la calotte polaire. Outre ces données complexes, les images filmées sont aussi d'une meilleure résolution, avec une précision beaucoup plus forte.
Ainsi, la mesure de la hauteur du niveau des océans se fait désormais à quelques centimètres près. Le satellite altimétrique Swot, lancé en 2022 pour mesurer les hauteurs d'eau dans les rivières, les fleuves et les océans, peut désormais mesurer ce niveau sur une bande de 100 km. De quoi mieux comprendre le cycle de l'eau, alors qu'on ne mesurait cette hauteur que sur un point auparavant.
Surveiller la pêche illégale et la pollution
L'intérêt énorme de ces satellites de nouvelle génération réside aussi dans le fait de pouvoir surveiller la pêche illégale, qui représente un tiers de la pêche mondiale (26 millions de tonnes de poissons chaque année). Les navires en cause coupent souvent le dispositif de repérage : désormais, ils sont visibles depuis l'espace grâce à ces nouveaux outils !
CleanSeaNet is the European satellite-based oil spill and vessel detection service, managed by EMSA.
— European Maritime Safety Agency (EMSA) (@EMSA_EU) July 10, 2023
It offers assistance and support to participating States like which uses CleanSeaNet images to help protect its marine spaces pic.twitter.com/hcwV8zHTME
Ces satellites permettent par exemple de détecter les mouvements de certains chalutiers allant pêcher et vider leurs poissons dans des zones non autorisées. L'Inde utilise déjà ce système.
En Europe, ces satellites de surveillance permettent aussi de détecter la pollution, comme par exemple le système CleanSeaNet. De quoi pouvoir vérifier le respect des zones protégées, comme le prévoit le Traité des Nations unies sur la haute mer, toujours en attente de ratification. Le progrès technique a parfois du bon !