Records de chaleur en France : peut-on comparer cette canicule à celle, meurtrière, d'août 2003 ?

La canicule, toujours en cours en France depuis une semaine, a déjà fait s'envoler les températures au-delà des records absolus dans certaines régions. Est-elle pour autant comparable à la canicule meurtrière d'août 2003 ?

La canicule se poursuit en France, avec certes une journée de jeudi un peu moins extrême en termes de chaleur, mais toujours excessivement chaude, avec souvent de 33 à 39° dans les départements en vigilance orange. Une nouvelle bouffée chaude est attendue ce vendredi, avec demain après-midi des pointes au-delà de 40°C dans le quart Sud-Ouest, déjà fortement impacté lundi et mardi.

La fin de cet épisode de canicule est enfin en approche, mais pas avant mardi 19 août, avec le retour de l'instabilité par l'Ouest sous la forme d'une goutte froide. Mais avec plus de 120 records de chaleur battus en 2 jours, dont plus de 75 absolus, et avec des pointes à 43°C localement, cette canicule d'août 2025 est-elle comparable à celle d'août 2003, historique et tristement meurtrière ?

Des records d'août 2003 parfois effacés

À l'échelle du pays, la canicule d'août 2003 reste une référence et inédite dans l'histoire de notre climat : c'est toujours à ce jour la plus sévère jamais enregistrée en France, en termes de durée (15 jours, du 2 au 17 août), d'étendue géographique (tout le pays, sauf les côtes de la Manche), et d'intensité (40° ou plus dans une centaine de stations météo), avec 15 000 décès estimés.

Si dans la moitié Nord, les températures, bien que caniculaires, ont été plus mesurées qu'en août 2003, de nombreuses villes de la moitié Sud ont battu leurs records de 2003, certains étant même des records absolus !

En termes de durée, la canicule d'août 2025 intervient plus tardivement, à partir du 8 août, mais pourrait être d'une durée quasiment comparable (jusqu'au 19-20 août, soit une douzaine de jours). En intensité, sur tout le pays, en prenant en compte l'indicateur thermique national, l'épisode caniculaire est un peu moins sévère, avec un pic prévu samedi à 28,6°C, inférieur aux 29,5°C de 2003.

En matière d'étendue géographique, là encore, la canicule actuelle est un peu moins étendue, même si le Sud de la Bretagne et la vallée de la Loire seront concernés ce week-end. Enfin, la valeur maximale observée en 2003, 44,1°C relevés à Conqueyrac, dans le Gard, n'a pas été dépassée. Monpazier en Dordogne, Barbezieux en Charente, et Argeliers dans l'Aude, ont atteint 43,4°C.

Mais ne relativisions pas cette canicule : sur la seule moitié Sud du pays, elle égalise en durée et en intensité la canicule de 2003. N'oublions pas d'ailleurs que de nombreuses villes ont battu leurs records absolus établis en 2003 : Vernoux (Ardèche), Montbeugny (Allier), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Mercurol (Drôme), Annecy (Haute-Savoie), Bergerac (Dordogne), Saint-Émilion (Gironde).

Si dans la moitié Nord, les températures, bien que caniculaires, ont été plus mesurées qu'en 2003 (35,2°C à Paris contre 39,5°C en 2003, 35°C à Lille contre 36,6°C en 2003), dans le quart Sud-Ouest en revanche, la canicule d'août 2025 est bien plus sévère qu'août 2003. Entre la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie, un nouveau climat s'est écrit, avec des records absolus par dizaines…