PFAS : Les habitants des Ardennes privés d'eau potable à cause d'une contamination aux polluants éternels

Depuis l'été, les habitants de plusieurs communes des Ardennes et de la Meuse ont interdiction de consommer l'eau du robinet à cause de la présence anormalement élevée de PFAS aussi appelés polluants éternels. Ils représentent un vrai danger pour la santé, d'autres régions françaises pourraient être concernées.

13 communes de l'Est de la France concernée par une interdiction de consommer de l'eau du robinet à cause d'une présence alarmante de PFAS.
13 communes de l'Est de la France concernée par une interdiction de consommer de l'eau du robinet à cause d'une présence alarmante de PFAS.

Depuis l'été, environ 3 500 habitants du Grand Est, soit 12 communes des Ardennes et 4 communes de la Meuse, sont concernées par des dépassements répétés des normes de qualité concernant les PFAS dans l’eau potable. Les préfets des deux départements ont donc pris, par arrêtés, une mesure de précaution sanitaire : l'interdiction de la consommation de l’eau du robinet pour la boisson et la préparation des biberons.

Les habitants concernés montent au créneau

Dans la commune de Malandry (Ardennes), les habitants paient depuis plusieurs mois pour une eau potable qu'ils ne peuvent pas boire. L'une d'eux, Aurore Thébaut, interrogée par BFMTV, explique avoir créé un collectif dans l'optique de porter plainte contre X. Une autre s'inquiète pour les futures générations : « On se demande ce que cela peut engendrer d'avoir bu cette eau pendant x année, pour mes enfants, mes petits-enfants. »

Depuis des semaines, les habitants de Malandry utilisent de l’eau minérale en quantité astronomique. Pour boire, mais aussi pour cuisiner, préparer son café et même pour les animaux de compagnie. Un usage effréné de plastique qui en désole certains bien qu'ils n'aient pas vraiment le choix. Depuis le 4 novembre, seule la commune de La Ferté-sur-Chiers a été autorisée à consommer à nouveau l'eau du robinet.

La limite légale de PFAS est de 100 nanogrammes par litre (ng/l) dans l'eau distribuée. Fin juillet, les taux présents dans l'eau de la ville de Villy était à 2000 ng/l, soit vingts fois plus. Selon le maire de la ville, il y a trop de PFAS dans la source pour espérer dépolluer. La solution envisagée est de se raccorder au réseau d'eau d'une autre commune.

D'où vient cette pollution aux PFAS ?

Il n'y a pas de certitude mais une hypothèse est privilégiée. La source aurait été polluée par l'épandage de boues d'une ancienne papeterie sur des parcelles agricoles situées au-dessus du captage d’eau.

Les PFAS représentent une vaste famille de plusieurs milliers de composés chimiques. Ces substances sont largement utilisées depuis les années 1950 dans diverses applications industrielles et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, gaz réfrigérants, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, dispositifs médicaux, produits phytopharmaceutiques, etc.

Les travaux scientifiques sur certains PFAS connus montrent qu’ils peuvent avoir des effets délétères pour l’être humain : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc. Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire.

Références de l'article :

Anses, PFAS : des substances chimiques très persistantes

BFMTV, Ardennes: ces habitants vivent sans eau potable depuis cet été à cause de taux anormaux de PFAS, dits "polluants éternels"

L'Ardennais, PFAS : les habitants de cette commune des Ardennes peuvent à nouveau consommer l’eau du robinet