Canada : des chutes de grêle géantes laissent une trace de 200 kilomètres de long visible depuis l’espace

La chute de grêle extrême a laissé une trace de près de 200 km dans le sud-ouest de l’Alberta, au Canada. Une supercellule a déversé de la grêle de la taille de balles de golf et des vents violents, creusant un « sillon » visible depuis l’espace et causant des pertes incalculables.

La grêle tombée le 20 août dernier en Alberta, au Canada, a été si massive et importante qu’elle a laissé une cicatrice de 200 km à la surface, visible depuis l’espace. Cette image a été prise le 24 août par la sonde MODIS embarquée sur le satellite Aqua de la NASA
La grêle tombée le 20 août dernier en Alberta, au Canada, a été si massive et importante qu’elle a laissé une cicatrice de 200 km à la surface, visible depuis l’espace. Cette image a été prise le 24 août par la sonde MODIS embarquée sur le satellite Aqua de la NASA.

Les images satellites captées par la sonde MODIS du satellite Aqua (NASA) ont révélé une trace traversant champs et prairies comme s’il s’agissait d’une cicatrice géante. La bande de terre endommagée, longue d’environ 200 kilomètres et large de 15, a surpris même les scientifiques habitués à observer des orages violents. Cette empreinte correspond à un épisode de grêle extrême qui a détruit des récoltes et laissé des habitations ainsi que des véhicules avec des dommages irréparables le 20 août dernier, comme l’a décrit Earth Observatory.

Une puissante supercellule a creusé en Alberta, au Canada, une cicatrice de 200 kilomètres avec de la grêle de la taille de balles de golf, une trace si marquée qu’elle a été visible depuis l’espace.

Le phénomène s’est produit dans la région connue sous le nom de « Hailstorm Alley », célèbre pour enregistrer certains des grêlons les plus destructeurs de la planète. Là, la combinaison d’air humide en surface et de courants ascendants intenses favorise la formation de supercellules jusque dans le nord du Canada. Dans ce cas, le résultat a été des grêlons atteignant 5 centimètres de diamètre et des rafales de vent proches de 120 km/h.

Les scènes qui ont suivi étaient désolantes. Des clôtures renversées, des toits perforés, des vitres brisées et des animaux morts témoignent du niveau de violence de la tempête. Les agriculteurs estiment que des centaines d’hectares de cultures ont été réduits en miettes. Pendant ce temps, les compagnies d’assurances calculent que les indemnisations pourraient dépasser des montants historiques pour ce type de catastrophes au Canada.

Supercellules et origine de la grêle extrême

La clé de ce phénomène réside dans les orages qui développent des supercellules, dotées de courants ascendants rotatifs appelés mésocyclones. Ces courants élèvent gouttelettes d’eau et noyaux de glace à plusieurs reprises jusqu’aux couches très froides de l’atmosphère, où ils grossissent en couches successives. Le résultat est des grêlons de grande taille qui s’écrasent avec une énergie considérable en atteignant la surface. Des orages de ce type sont très fréquents depuis le nord de la Patagonie jusqu’au nord de l’Argentine.

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En Alberta, la topographie favorise ce type de processus. L’air humide qui remonte depuis les plaines entre en collision avec les reliefs proches des Rocheuses, ce qui intensifie les courants ascendants. De cette manière, les orages peuvent se maintenir pendant des heures et générer des grêlons plus gros qu’à l’accoutumée. Les chercheurs du Northern Hail Project au Canada vont même jusqu’à scanner en 3D les grêlons collectés afin de reconstituer leur croissance à l’intérieur du nuage.

Des études récentes avertissent que le changement climatique pourrait accroître la fréquence des épisodes de grêle sévère. Selon les projections, les orages capables de produire des grêlons de plus de 4,5 centimètres de diamètre pourraient augmenter de plus de 25 % au cours des prochaines décennies. La combinaison de températures plus élevées et d’une humidité accrue dans l’atmosphère constitue un terreau idéal pour l’intensification de ce type d’orages.

Impacts et avertissements pour l’avenir

Les dégâts économiques en Alberta sont récurrents. Au cours des cinq dernières années, les tempêtes ont été nombreuses. Rien qu’au cours d’un épisode en 2025, les compagnies d’assurances ont déclaré des dommages avoisinant les 66 millions, un chiffre que ce nouvel événement menace de dépasser largement.

L’empreinte satellitaire de cette tempête est bien plus qu’une curiosité scientifique. C’est un signal clair que l’ampleur et la fréquence des phénomènes extrêmes sont en hausse. Les régions agricoles, les centres urbains et les réseaux électriques sont de plus en plus exposés à ce type de risques. La nécessité de renforcer les infrastructures résistantes et les assurances agricoles devient prioritaire.

Cet événement doit servir d’avertissement. La cicatrice visible depuis l’espace est la marque d’un climat qui change et de l’urgence de renforcer les systèmes d’alerte précoce. Il ne s’agit pas seulement d’images frappantes, mais d’un rappel que le déséquilibre atmosphérique peut se traduire par des pertes humaines, économiques et environnementales de grande ampleur.