Requins : comment survivent-ils aux catastrophes naturelles ?

Présent dans nos océans depuis 400 millions d'années, ce prédateur marin a connu des ouragans, des tornades et même des éruptions volcaniques sans jamais disparaître. Comment les requins font-ils pour survivre aux catastrophes naturelles ?

Requin Catastrophe Naturelle
Les requins sont des animaux marins préhistoriques, comment ont-ils réussi à survivre à toutes ces extinctions de masse et catastrophes naturelles en 400 millions d'années d'existence ?


Il y a 252 millions d'années, les requins ont survécu à la plus grande extinction de tous les temps. L'extinction permienne a anéanti 90% de la vie marine et 70% des vertébrés terrestres ! Les catastrophes naturelles ont des effets sur la vie marine. Les tempêtes peuvent provoquer un dessalement, l'élimination des sels ou des minéraux ou une baisse des niveaux d'oxygènes.

Les tempêtes, ouragans et tornades peuvent aussi remuer les fonds marins, endommager les récifs, augmenter la contamination par le ruissellement depuis le rivage et polluer à cause des débris emportés dans les mers et des naufrages de bateaux. Sans oublier que les vents tempétueux et les courants violents peuvent blesser les squales. Comment font-ils pour survivre ?

Pas de troubles en eaux profondes :

Selon une étude de l'Université Internationale de Floride (FIU) aux États-Unis, pour survivre les requins doivent évacuer les zones côtières et quitter les eaux peu profondes. Les chercheurs ont constaté cela durant l'ouragan Irma, sur 3 jeunes requins taureaux retrouvés morts, car restés trop longtemps en eaux peu profondes, probablement par peur de nager en eau libre.

Une autre étude américaine, de l'Université de Miami, confirme cette hypothèse. Les scientifiques ont observé que les requins taureaux et grands marteau avaient nagé vers des eaux plus profondes durant Irma. Idem pour les requins nourrices qui avaient quitté la baie de Biscayne pour se diriger vers les fonds marins afin d'éviter le clapotage en surface ainsi que la baisse des niveaux salins et d'oxygénation.

Anticiper les catastrophes naturelles :

Ces animaux marins sont capables, de manière innée, d'anticiper l'arrivée des catastrophes naturelles. En 2017, 2 heures avant l'arrivée de l'ouragan Maria, l'Université du Massachusetts à Amherst a observé la migration de requins citrons, nourrices, tigres et des récifs des Caraïbes. Plusieurs requins bouledogues avaient même quitté la zone une semaine avant la catastrophe !

Les facteurs environnementaux et climatiques n'ont pas joué un rôle majeur lors du passage de l'ouragan Gabrielle en 2001 selon le Centre de recherche sur les requins (CSR) de la Mote Marine Laboratory. La vitesse du vent, le taux de précipitation ou le niveau et le débit de marée durant la tempête ne différaient pas du quotidien. C'est la chute de la pression barométrique qui a averti les requins selon les scientifiques.

Certaines études prouvent qu'il suffit d'une baisse de pression de seulement 0,005 bar pour que les requins réagissent dans les 10 secondes suivant le changement !

S'adapter pour survivre :

D'autres requins ont une réaction différente face aux phénomènes naturels. C'est le cas des requins tigres des Bahamas. Ils sont restés tout au long du passage de l'ouragan Matthew en 2016 et leur nombre a doublé immédiatement après, selon les scientifiques de l'Université de Miami. Ils se sont adaptés à la tempête et ont prospéré après la catastrophe.

Autre type d'adaptation des squales : au lieu d'utiliser la pression barométrique comme dans les cas précédents, les requins détectent le champ magnétique et le mouvement tectonique de la Terre. "Ils peuvent sentir des vibrations dans l'eau ou détecter certains des sons qui précèdent une éruption" explique Michael Heithaus de la FIU. Ce système d'alerte précoce leur permet de vivre à proximité de volcans sous-marins.

Près des Îles Salomon, le volcan sous-marin Kavachi est très actif ! Pourtant les volcanologues ont constaté que les requins-marteaux halicornes et les requins soyeux y vivaient paisiblement. Ils se sont adaptés à ces eaux bouillantes, troubles, de couleur orange et toxiques car régulièrement chargées de souffre, de dioxyde de carbone et de méthane. Une eau bien trop dangereuse pour les plongeurs mais pas pour ce prédateur marin...

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