Particules fines : une « autoroute » pour le COVID-19

Les particules fines, principalement émises par le transport, l’industrie et le chauffage, constituent un facteur aggravant de la propagation du Covid-19. Cette pollution augmente non seulement notre vulnérabilité au virus, mais diffuserait également le virus par voie aérienne. Explications…

Pollution
Plus il y a de particules fines, plus la propagation du Covid-19 serait importante.

Le coronavirus est un fléau, la pollution en est un autre, mais l’association des deux peut se révéler particulièrement pernicieuse. En effet, une étude italienne a récemment souligné une corrélation positive entre le taux de particules fines et le nombre de cas de contamination au coronavirus. Autrement dit, plus il y a de particules fines, plus la propagation du Covid-19 est importante.

Particules fines : vecteur d’accélération de la propagation du Covid-19

Selon les scientifiques italiens, les particules fines pourraient transporter le virus dans l’air et ainsi favoriser sa propagation dans les zones polluées. A l’image d’un cheval de Troie, le Covid-19 se servirait des particules fines pour pénétrer à l’intérieur de notre organisme. Ainsi, les particules fines agiraient comme un transporteur pour le virus, qui pourrait d’ailleurs rester plusieurs heures voire plusieurs jours dans l’air.

Outre la transmission par postillons (éternuements, toux), le virus se diffuserait donc également par voies aériennes. Cela suggère que la distance de sécurité d' un mètre pour limiter le risque de transmission ne serait pas suffisante. Et bien que la qualité de l’air s’améliore nettement grâce au ralentissement de l’activité économique, il apparaît primordial de diminuer encore davantage la pollution aux particules fines, particulièrement dans les secteurs les plus pollués.

Cette relation de causalité entre un taux élevé de particules fines et un niveau important de cas de contamination pourrait ainsi expliquer la vitesse fulgurante de propagation du Covid-19 dans le nord de l’Italie. La ville de Brescia par exemple, situé en Lombardie, illustre bien cette relation : c’est l’une des zones les plus touchées par la pandémie mais aussi par la pollution.

La pollution accroît notre vulnérabilité aux virus

Outre son rôle dans la propagation du virus, la pollution agit sur notre état de santé et notre capacité à se protéger des épidémies. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), les polluants fragilisent notre système respiratoire en augmentant notamment la perméabilité de nos bronches et en accentuant l’irritabilité de nos muqueuses. Avec des organismes vulnérables et altérés, la pollution offre ainsi des conditions de déploiement favorables aux virus.

vie
Selon une étude réalisée par des chercheurs allemands, la pollution de l’air raccourcit l’espérance de vie de 3 ans en moyenne à travers le monde.

Les chiffres illustrant l’impact de la pollution sur la santé publique sont d’ailleurs éloquents. La pollution serait responsable de près de 800.000 morts par an en Europe et 8,8 millions dans le monde, selon une nouvelle étude. Cela veut dire que la pollution de l'air fait plus de morts que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès en 2015 selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En France, la pollution, et notamment celle aux particules fines, provoque le décès prématuré de 48.000 personnes chaque année.

Diminuer la pollution permettrait d’améliorer notre état de santé, de mieux résister aux virus, et participerait probablement à la diminution de l’avancée de l’épidémie du Covid-19 dans les zones polluées.

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