Animaux : quand les mésanges s'adaptent au changement climatique

Le dérèglement climatique a des impacts même sur les plus petits animaux de la planète. Les mésanges charbonnières pondent leurs oeufs avec un mois d'avance, conséquence de la hausse globale des températures, selon une étude britannique.

Mésange Wytham
Depuis 1947, les biologistes observent et analysent le comportement des mésanges charbonnières de la forêt de Wytham au Royaume-Uni.


Dans la forêt de Wytham, au Royaume-Uni, les mésanges charbonnières - scientifiquement baptisées Parus major - pondent avec un mois d'avance. C'est en tout cas ce que révèle la plus longue étude au monde d'une population animale étiquetée individuellement.

L'étude Great Dit de Wytham est une aide précieuse pour comprendre les effets du changement climatique sur les oiseaux : "Pour l'avoir visité plusieurs fois, je sais à quel point ce travail, et d'autres comme lui, ont été fondamentaux pour notre compréhension des impacts du changement climatique sur le monde naturel", explique David Attenborough, naturaliste.

Les biologistes avaient commencé à examiner ces oiseaux de la forêt de l'Oxfordshire, dès le printemps 1947. Cette forêt, située à l'ouest d'Oxford, est devenu un vrai "laboratoire vivant" comme la surnomme les biologistes. C'était le début d'une relation de 75 ans entre les mésanges et plusieurs générations de scientifiques.

Cette espèce d'oiseaux est une vraie source d'informations car n'ayant pas peur de l'homme, elle ne s'inquiète pas de la présence des biologistes. Ces derniers peuvent ainsi marquer les oisillons grâce à des anneaux aux pattes pour les étudier tout au long de leur vie.

Les mésanges investissent rapidement les nichoirs posés par les chercheurs, se reproduisent facilement et s'éloignent peu du lieu où elles sont nées.

Le 27 avril 1947, les chercheurs de l'Université d'Oxford assistaient à la ponte des premiers oeufs de mésanges charbonnières de cette forêt emblématique de Wytham. Alors qu'en 2022, la première ponte de l'année a eu lieu le 28 mars, un mois plus tôt qu'il y a 75 ans.

"Ce changement est un signal clair des effets du changement climatique sur l'un de nos oiseaux de forêt et de jardin les plus familiers. Ce sont des études de ce type qui nous permettent de déterminer les conséquences des changements et ce qu'elles pourraient être dans le futur", explique le professeur Ben Sheldon, qui dirige maintenant l'étude Great Tit.

La ponte précoce des mésanges s'est installée petit à petit au fil des ans et est influencée par plusieurs facteurs : le climat, la météo, les interactions sociales, ainsi que la santé et le comportement des arbres à proximité.

Selon les scientifiques, l'espèce s'adapte à son alimentation. Car les chenilles dont elles se nourrissent apparaissent plus tôt au printemps, car les feuilles qu'elles mangent arrivent elles-même de plus en plus tôt chaque année.

En 75 années d'observation, les chercheurs ont réussi à accumuler plus de 1 200 nichoirs à emplacement fixe dans la forêt de Wytham. Désormais, les scientifiques peuvent compter sur les nouvelles technologies comme les étiquettes électroniques, la télédétection, les caméras, et même des tests génétiques pour étudier le génome de l'espèce et comprendre leur évolution.

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