Avec La Niña, cet hiver 2021-2022 sera-t-il rigoureux en France ?

Un temps calme domine depuis plusieurs semaines en France, sous l’effet des hautes pressions régulièrement positionnées sur l’ouest de l’Europe. C’est finalement en Méditerranée où le temps est le plus chaotique en raison des minimums dépressionnaires qui se forment entre l’Espagne et l’Italie et qui apportent un ciel menaçant et parfois des intempéries. Aucun véritable changement de temps n’est attendu au cours de 10 prochains jours avant une fin novembre probablement plus hivernale, dans un flux orienté au secteur nord à nord-est. Nous serons alors à l’aube de l’hiver météorologique qui débutera le 1^er décembre et qui pourrait bien s’installer avec du froid… Les derniers scénarios vont en tous cas en ce sens !

Décembre, le mois le plus froid de cet hiver ?

Avec un immense anticyclone positionné sur le Proche-Atlantique, c’est un flux de nord-est qui devrait dominer une grande partie du mois de décembre. Qui dit flux de nord-est, dit également froid avec des gelées parfois fortes le matin et des valeurs inférieures aux normales l’après-midi. Ainsi, une anomalie de l’ordre de -1,5°C par rapport aux moyennes saisonnières est envisagée à l’échelle nationale. Qui dit aussi vent de nord-est, dit vent continental et donc air sec. De cette manière, les précipitations seront rares avec un déficit de l’ordre de -20 à -40% sauf près des frontières de l’est et en Méditerranée. Car dans ces régions, les pluies voire la neige (même en plaine) pourraient bien s’inviter régulièrement, sous l’impulsion des dépressions méditerranéennes. Des "retours d’est" apporteront alors un temps plus humide que la normale, de très bon augure pour nos montagnes qui devraient ainsi bénéficier d’un enneigement généreux ! 

Pour celles et ceux qui aiment le froid et la neige, il faudra à priori en profiter au mois de décembre car un changement de situation se profile pour le début d’année. Les dépressions atlantiques devraient ainsi retrouver le chemin les menant vers l’Europe de l’ouest en janvier, avec à la clé de la pluie et du vent. Les perturbations s’enchaîneront dans un flux d’ouest à sud-ouest avec des températures qui repasseront alors au-dessus des normales de saison avec un excédent cette fois de l’ordre de +1 à +1,5°C. Les pluies seront également excédentaires, surtout dans l’ouest et le nord du pays. Dans ces conditions, la probabilité de voir tomber la neige en plaine est nettement plus faible qu’en décembre tandis que les stations de ski pourront continuer à bénéficier de l’or blanc mais à des altitudes probablement plus élevées. 

Pas de franche évolution attendue à ce jour pour le mois de février avec le maintien d’une grande douceur venue de l’océan. Néanmoins, les dépressions pourraient bien circuler davantage sur le nord des îles britanniques qu’en Manche. Ainsi, les pluies seront moins nombreuses et moins fréquentes, avec des chiffres sans doute proches de la normale. Les températures, seront possiblement encore plus douces qu’en janvier, entre +1 et +2°C par rapport aux normales de saison. Avec une telle synoptique, l’enneigement à basse et moyenne altitude souffrira, notamment dans les Vosges, le Jura et le Massif Central.

Des hivers statistiquement plus froid les années La Niña

Un phénomène climatique est également à prendre en compte pour cet hiver. Il s’agit de La Niña qui se traduit principalement par une diminution de la température à la surface des eaux de l'est de l'océan Pacifique, autour de l'équateur. C’est aussi l’inverse d’El Niño. Or, on sait que ce phénomène a des répercussions un peu partout dans le monde. En France et plus largement en Europe, des descentes d'air froid sont ainsi susceptibles de se manifester car en période de Niña, le jet stream se met à onduler, favorisant la mise en place de flux de nord et donc d’épisodes de temps froid parfois marqué. 

Cela irait donc dans le sens de la prévision pour le début de l’hiver, mais aussi par rapport à ce qui avait pu être observé lors des précédents hivers en période de Niña. Ce fut notamment le cas en 2011, 2008, 2000, 1999, 1995, 1989 ou encore 1988 avec à chaque, des périodes de froid et de neige plus ou moins longues et plus ou moins prononcées. Cet hiver sera-t-il l’exception qui confirmer la règle ? À suivre…