Retour de La Niña : quelles conséquences pour les mois à venir ?

L'Organisation Météorologique Mondiale a estimé la probabilité d'un épisode de La Niña, peu marqué entre septembre et novembre, à 60%. Le refroidissement à l'échelle du globe généralement observé lors de ce phénomène naturel ne suffira pas à contrebalancer les conséquences du changement climatique.

La Niña
Les tendances montrent que les températures globales seront au-dessus des normales saisonnières et les précipitations risquent d'être inférieures aux moyennes sur la corne de l'Afrique et l'Afrique australe entre septembre et novembre.

Jeudi dernier à Genève, l'Organisation Météorologique Mondiale, une agence de l'ONU, a estimé la probabilité de développement d'un épisode de La Niña à 60%. Prévu entre septembre et novembre 2020, cet épisode devrait être donc assez bref et peu marqué. La probabilité diminue à 55% à partir de décembre prochain.

Si le phénomène naturel de La Niña se confirme, quelles seront alors les prévisions météorologiques à l'échelle mondiale pour cette fin d'année 2020 ? L'année 2020 tend à être l'une des plus chaudes jamais observées et malgré l'augmentation de probabilité de développement de La Niña, la baisse des températures globale n'est, quant à elle, pas prévue.

Des conséquences climatiques aléatoires à l'échelle mondiale :

Ces phénomènes El Niño et La Niña ont pour origine une fluctuation importante de température des eaux de surface dans le Pacifique équatorial associé à une variation de la circulation des pressions atmosphériques. La Niña est plutôt caractérisée par des eaux de surface inhabituellement fraîches. Avec des valeurs positives, on assiste au phénomène El Niño.

Les conséquences de ces deux phénomènes varient principalement en fonction de l'intensité et la période de l'année. El Niño survient plus souvent - 25 épisodes forts à modérés au XXème siècle contre 17 épisodes pour La Niña - avec des conséquences climatiques mondiales comme des hivers doux sur le nord des États-Unis et le Canada et une réduction des cyclones tropicaux.

En général, El Niño a tendance à élever les températures à l'échelle planétaire alors que La Niña a l'effet inverse favorisant la recrudescence de typhons dans l'ouest du Pacifique. Pourtant, les régions touchées par ces événements ne subissent pas les mêmes conséquences climatiques d'un épisode à l'autre. Alors si La Niña se confirme, quelles sont les prévisions ?

Un courant froid et des températures au-dessus des valeurs de saison :

Les températures à la surface de la mer entre les mois de septembre et novembre 2020 risquent d'être supérieures aux moyennes pour une majorité du globe - excepté dans l'est du Pacifique - influençant les températures terrestres. Car "le réchauffement planétaire contribue aussi à faire grimper la température de surface de la mer et la température de l’air" selon l'OMM.

Un déficit de précipitation est prévu dans la corne de l'Afrique, en Afrique australe, dans le centre de l'Amérique du nord et dans le Pacifique ouest et sud-est. En revanche, les précipitations risquent d'être supérieures aux normales dans le sud, sud-est de l'Asie ainsi que sur certaines régions australiennes.

Ce scénario est une tendance, la probabilité d'un épisode La Niña n'est que de 60%. Les 40% restants sont associés à un maintien des conditions météorologiques neutres. Un scénario de développement d'El Niño est quasiment nul car proche de 0%. Le dernier épisode La Niña enregistré date de 2017/2018 et avait été de courte durée et de faible intensité. Le prochain épisode reste pour l'instant encore à confirmer...

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