Pourquoi le Soleil est beaucoup plus actif qu'initialement envisagé par la NASA ?

Alors que les scientifiques pensaient que notre étoile allait entrer dans une phase particulièrement calme, l'activité du Soleil est au contraire en constante augmentation depuis environ 15 ans.

Soleil
Notre étoile peut s'avérer dangereuse pour les technologiques humaines, notamment lorsque d'importantes éruptions se produisent à sa surface

L'activité de notre Soleil est en hausse depuis plus de 15 ans selon les données relevées par la NASA et ce alors que les scientifiques envisageaient pourtant une période plus calme. Une situation qui nous rappelle que nous en avons encore beaucoup à apprendre sur notre étoile.

Des cycles encore mal compris

Le Soleil est étudié depuis environ 400 ans par les scientifiques, une étude qui a commencé par l'intermédiaire de Galilée pour se poursuivre aujourd'hui via de nombreux télescopes et satellites observant chaque jour notre étoile.

Nous avons pu apprendre durant ces quatre siècles que le Soleil subissait des cycles d'activité d'une durée plus ou moins importante. Les plus connus sont les fameux cycles d'environ 11 ans entre les périodes de maximum et les périodes de minimum solaire mais notre étoiles connaît également d'autres cycles. On peut par exemple citer un cycle de 22 ans lié à l'inversion du champ magnétique solaire ou même un cycle de 179 ans lié aux géantes gazeuses (Jupiter et Saturne).

Dans l'histoire, les astronomes avaient pu enregistrer des périodes de calme à la surface de notre étoile, notamment entre 1645 et 1715 et entre 1790 et 1830. En se basant sur les données recueillies durant ces périodes et à la baisse d'activité observée entre les années 1980 et 2008, les scientifiques s'attendaient ainsi à ce que notre étoile entre dans une période d'activité historiquement basse à partir de 2008.

En effet, au cours des deux décennies précédent 2008, le vent solaire, s'était considérablement affaibli, tout comme de nombreux paramètres liés à l'activité de notre étoile et le cycle solaire 24 fut le plus faible jamais enregistré depuis le début de l'ère spatiale. Tout indiquait donc que le Soleil entrait dans une phase prolongée de très faible activité, similaire à celle observée entre 1645 et 1715.

Néanmoins, il n'en fut rien puisque le Soleil a au contraire inversé sa tendance. Depuis 2008, les données recueillies sur notre étoile ont mis en avant une augmentation constante de divers paramètres comme la vitesse des vents solaire, leur densité, leur température, le flux d'énergie provenant de notre étoile ou encore l'intensité du champ magnétique interplanétaire. Autrement dit, notre étoile est de plus en plus active alors qu'un minimum historique était envisagé.

Une activité de plus en plus intense ?

D'après une étude réalisée par deux scientifiques du Jet Propulsion Laboratory de la NASA et publiée dans la revue The Astrophysical Journal Letters, le regain d'activité non anticipé de notre étoile pourrait avoir des conséquences notables à l'avenir sur Terre.

Outre nous confirmer que nous avons encore beaucoup à apprendre sur les cycles profonds de notre étoile, ce regain d'activité pourrait entraîner une augmentation future des phénomènes météorologiques spatiaux, tels que les tempêtes solaires, les éruptions solaires et les éjections de masse coronale.

En effet, les données recueillies ces dernières années impliquent que la faiblesse exceptionnelle du cycle 24 était probablement une anomalie dans le cycle de notre étoile et que le Soleil n'entre pas dans une phase de minimum de sa variation solaire similaire à celles observées entre 1645 et 1715 ou entre 1790 et 1830.

Au contraire, notre Soleil se remet plutôt d'un déclin de 20 ans et pourrait donc compenser ce déclin par un net regain d'activité dans les prochaines décennies.

Or, les phénomènes météorologiques spatiaux liés à ce possible regain d'activité peuvent avoir de lourdes conséquences pour la Terre et notamment pour nos technologiques humaines, affectant par exemple les engins spatiaux et la sécurité des astronautes, les communications radio, les GPS et même les réseaux électriques terrestres. Des éruptions solaires majeures pourraient ainsi avoir des conséquences désastreuses sur notre société actuelle.

Il est donc important de suivre l'évolution de l'activité de notre étoile via les outils d'observations dont nous disposons aujourd'hui mais également via de nouveaux outils tel que la sonde Imap (Interstellar Mapping Acceleration Probe) lancée cette semaine afin de mesurer l'intensité du champs magnétique et des vents solaires.

Plus nous aurons de données sur notre étoile, plus nous pourront mieux comprendre et anticiper ses cycles afin de nous préparer au mieux à ses prochaines périodes d'activité intense.

Références de l'article :

L’activité du Soleil devait se calmer… mais c’est tout l’inverse qui se produit, annonce la Nasa, Futura-Sciences (17/09/2025), Hugo Ruher

NASA Analysis Shows Sun’s Activity Ramping Up, Jet Propulsion Laboratory, 15/09/2025