Pourquoi l'affaiblissement du champ électromagnétique terrestre inquiète les scientifiques ?

Le champ magnétique terrestre semble s'affaiblir sur certaines régions, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour les astronautes et les satellites en orbite autour de notre planète.

Champ magnétique
Le champ magnétique terrestre n'est pas uniforme. Une zone située sur le sud de l'océan Atlantique présente notamment un champ magnétique plus faible qu'ailleurs.

Les relevés ont toujours identifié une zone où le champ électromagnétique terrestre est plus faible qu'ailleurs. Néanmoins, la situation semble empirer, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les satellites et les astronautes.

Une anomalie sur l'Atlantique Sud

Le champ magnétique terrestre est particulièrement important pour la vie sur Terre. En effet, il permet de nous protéger des particules solaires dangereuses en les déviant et en évitant que celles-ci n'atteignent la surface de notre planète. Sans lui, nous serions directement exposés à ces particules radioactives et la vie ne pourrait pas se maintenir sur Terre.

Ce champ électromagnétique s'étend également jusque dans l'espace a une distance assez importante de la Terre. En effet, la magnétaupose , la limite entre le champ magnétique terrestre et le vide spatial, s'étend jusqu'à 60 000km de la surface de notre planète. Ainsi, le champ magnétique permet également de protéger nos satellites et nos astronautes en orbite autour de la Terre.

Ce champ magnétique n'est néanmoins pas uniforme. En effet, une zone du sud de l'océan Atlantique observe un champ magnétique plus faible que sur le reste de la planète, une anomalie qu'on appelle l'anomalie (magnétique) de l'Atlantique sud, en abrégé A(m)AS. Dans cette zone, pour une altitude donnée, le niveau de radiations en provenance de l'espace est plus élevé qu'ailleurs, une anomalie qui se retrouve également dans l'espace.

Selon une étude publiée dans Physics of the Earth and Planetary interiors, des chercheurs danois s'étant basés sur des données des satellites Swarn de l'ESA ont tenter de mesurer précisément cette anomalie de l'Atlantique Sud. D'après leurs résultats, cette zone de faible champ magnétique se serait considérablement agrandie depuis 2014, atteignant maintenant une largeur équivalente à la moitié de l'Europe, un changement notable qui inquiète les scientifiques.

Des conséquences notables ?

D'après l'étude en question, l'anomalie magnétique de l'Atlantique sud n'est pas la seule région a avoir observé des changements ces dernières années. La zone électromagnétique au-dessus du Canada a également rétréci de 0,65% depuis 2014 et a aussi baissé en intensité, même si elle reste forte.

C'est néanmoins l'AAS qui inquiète le plus les chercheurs. En effet, cette zone de faible champ magnétique peut avoir des conséquences néfastes pour les satellites en orbite basse. En circulant au-dessus de celle-ci, ceux-ci absorbent en effet plus de particules chargées, ce qui peut causer des problèmes électroniques comme des pannes sur les systèmes. Si les passages sont répétés, certains satellites pourraient à terme cesser de fonctionner.

Mais cette anomalie du sud de l'Atlantique peut également avoir des conséquences sur la santé des astronautes. En effet, les radiations solaires sont plus importantes dans cette région, ce qui veut dire que ceux-ci sont plus exposés aux dommages sur leur ADN lorsqu'ils y circulent. Autrement dit, le risque de développer un cancer s'accentue pour un astronaute lorsqu'il passe dans l'AAS.

Si les conséquences à a surface de la Terre sont négligeables, excepté lors des tempêtes géomagnétiques majeures où certaines technologies peuvent être affectées au Brésil, les risques sont bien plus importants pour les personnes et objets passant en orbite au niveau de l'AAS. Le fait que cette zone s'élargisse sensiblement n'est donc pas à prendre à la légère et des mesures devront être prises pour protéger au mieux nos astronautes et nos satellites.

Référence de l'article :

Le champ électromagnétique terrestre est de plus en plus faible et cela pourrait poser problème aux astronautes, Geo (17/11/2025), Lola Breton