Vendée : pourquoi la construction imminente du premier surf park en France attise la contestation ?
Un surf park construit à 250 mètres de la côte vendéenne, voilà une idée qui irrite fortement habitants, surfeurs et défenseurs de la nature. Le méga-projet touristique, qui doit voir le jour dans la commune de Talmont-Saint-Hilaire en Vendée, pose question sur son impact écologique.

Usine à vagues artificielles, le surf park doit être construit à 250 mètres du rivage de l’Atlantique, comme une extension de l'Aquarium de Vendée, dans la commune de Talmont-Saint-Hilaire. Il y a quelques jours, environ 700 personnes ont manifesté pour faire entendre leur opposition à cette construction, un groupe d'activistes a aussi pénétré dans l'enceinte de l'aquarium.
Des espèces protégées menacées par le projet
Cela fait maintenant 8 mois que le collectif AC de Vagues se bat, accompagné d’experts en biodiversité, pour stopper le projet de surf park qualifié de « destructeur », « déconnecté des réalités écologiques et sociales » et de « profonde aberration. » Des naturalistes indépendants, sollicités par le collectif, ont pu réaliser des études.
Pierrot Pantel, ancien inspecteur de l’environnement et aujourd'hui ingénieur écologue a dénoncé « la non-soumission du projet à une réelle étude d’impact environnemental », et déplore la « très faiblarde étude naturaliste » des auteurs du projet. Si certaines espèces ont été observées, comme les insectes, les oiseaux, les reptiles et les amphibiens, d'autres comme les chauve-souris n'ont fait l'objet d'aucune étude.
La naturaliste Chloé Bersegeais a réalisé un inventaire sur les chiroptères présents sur et autour du site. Elle y a recensé pas moins de sept espèces de chauve-souris, dont certaines présentent des enjeux de conservation prioritaires au niveau européen, national ou local. Toutes sont normalement protégées, ainsi que leurs aires de vie.
️Des membres de différents collectifs de Vendée, de lOuest et dailleurs en France, sont venu·e·s spontanément appuyer la mobilisation contre le Surf Park de Talmont-Saint-Hilaire dont les travaux étaient sur le point de débuter.
— Les Soulèvements de la terre (@lessoulevements) November 12, 2025
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Alors que les observations n'ont pu être effectuées que sur des périodes très courtes, on a recensé au minimum 19 espèces d'oiseaux dont 14 sont protégées, avec un enjeu de préservation très fort. Les chercheurs dénoncent donc un tableau d'observations « sévèrement incomplet. »
La Préfecture de Vendée a été informée par le collectif AC de Vagues, appuyé par l’association Surfrider Foundation Europe, des risques de destructions environnementales engendrés par ce projet. Pierrot Pantel explique : « On lance l’alerte sur le fait qu’il y a des espèces protégées et que le porteur de projet doit obligatoirement en tenir compte. Ni le préfet, ni le porteur de projet ne peuvent dire qu’il n’y en a pas. »
Références de l'article :
La Relève et la Peste, Un projet de surf park à 250m de l’océan menace 14 espèces protégées
Reporterre, Surf park en Vendée : surfeurs et écologistes promettent des « perturbations »