Vague de chaleur : la sécheresse s'aggrave, 84 départements touchés par des restrictions d'eau

Alors que la 3ème canicule de l'été bat son plein, la situation s'aggrave sur le front de la sécheresse. En cette mi-août, il figure pour l'heure sur le podium des étés les plus secs jamais connus en France.
Après un mois de juin particulièrement chaud et sec, la situation s'était améliorée en juillet avec le retour des précipitations et de températures nettement plus raisonnables. Ainsi, la sécheresse ne faisait plus la une de l'actualité au cours des premiers jours d'août. Mais, depuis, les conditions ont changé avec le retour d'un temps sec et de valeurs caniculaires aux thermomètres.
C'est pourquoi la situation s'aggrave vite avec des cultures en souffrance, une végétation asséchée et qui est parfois touchée par les incendies. Et malgré les quelques orages attendus la semaine prochaine, les arrêtés de restrictions d'usage de l'eau risquent de se multiplier et de s'intensifier dans de nombreuses régions...
Une pause très temporaire observée en juillet
Après un printemps avec des précipitations régulières et parfois abondantes, l'été a vu la situation s'inverser rapidement. Le manque de pluie combiné à des températures très élevées durant le mois de juin a, en effet, provoqué un net assèchement des sols superficiels dans la plupart des régions, notamment dans les régions méridionales. Par exemple, en Occitanie, l’indice d’humidité qui était resté globalement proche de la normale depuis le début de l’hiver 2024-2025, a nettement chuté en juin pour atteindre des valeurs inférieures à celles normalement atteintes en fin d’été, proches des records bas.

La vague de chaleur qui a débuté le 19 juin s’est achevée le 4 juillet à l’échelle de la France. Après un début de mois de juillet caniculaire ponctué par quelques épisodes orageux, des perturbations se sont succédé sur le pays dans une ambiance nettement plus fraîche durant la deuxième quinzaine du mois. Ainsi, la situation s'est améliorée sur le front de la sécheresse. Le retour de passages perturbés actifs sur le nord du pays a généré une humidification temporaire des sols superficiels du nord-ouest.
Deux fois plus de #sécheresse en 40 ans : la fréquence des sécheresses agricoles a été multipliée par 2 au niveau national depuis les années 1960 et par 3 dans le sud de la France. Depuis la fin des années 1980, les sécheresses du sol sont + fréquentes, + longues et + intenses pic.twitter.com/KwRPU1iks3
— Mystere Climat (@MystereClimat) August 14, 2025
Côté chiffres, le cumul de pluie a atteint 49 mm en juin à l'échelle nationale, soit un déficit de 30 % tandis que le mois de juillet de juillet a connu 62,5 mm de pluie en moyenne quand la normale est de 61,6 mm. De grandes disparités sont toutefois à signaler avec des précipitations qui sont restées déficitaires du sud-ouest au centre-est ainsi que dans l’extrême nord, sur la Côte d’Azur et le sud de la Corse ainsi que vers le Midi toulousain avec un déficit atteignant même 75 % !
Aucune amélioration attendue malgré quelques orages
Depuis le début du mois d'août, la situation s'est de nouveau dégradée. Cette fois-ci, toutes les régions sont logées à la même enseigne avec seulement 7 mm de pluie recueillis sur la première quinzaine du mois quand la normale est de 30 mm sur cette même période. Ainsi, l'indice d'humidité des sols est reparti à la baisse avec une végétation en souffrance, d'autant plus que la canicule sévit avec des pointes à plus de 40°C enregistrées quotidiennement dans de nombreuses régions.

Au total, quelque 84 départements sont concernés par des arrêtés de restrictions d'usage de l'eau. Et la situation ne devrait pas s'améliorer ces prochains jours, avec la poursuite de la vague de chaleur caniculaire. Au-delà du week-end, le temps devrait devenir plus instable. Des orages sont ainsi attendus entre mardi et jeudi, n'épargnant quasiment aucune région. Un axe s'étirant des Pyrénées aux Alpes semblerait toutefois être plus actif même si dans ces secteurs également, les cumuls de précipitations seront loin d'être conséquents.
Pour l'heure, cet été 2025 est le troisième été le plus sec en France, derrière 1958 et 1962. Avec les précipitations annoncées ces prochains jours, il devrait perdre quelques places, tout en restant dans le top 10 des étés météorologiques (juin-juillet-août) les plus secs. Au-delà de l'été, les dernières tendances saisonnières indiquent la poursuite d'un temps plus sec que la normale en septembre et probablement en octobre, de quoi renforcer les inquiétudes face au manque d'eau...