Un épisode de gel est-il encore possible ces prochaines semaines ?

Si le mois d'avril 2021 a été marqué par des gelées dévastatrices pour la nature, elles ne se sont pas formées pendant la période redoutée des Saints de Glace. Mais peut-il encore geler après cette période ?

Les Saints de Glace sont particulièrement redoutées par les jardiniers car, selon la légende bien connue, des gelées tardives sont encore possibles à cette période de l'année. Si cette année, la France est concernée par un nouveau rafraîchissement, après un coup de chaud quasi estival, le gel ne s’est pas formé durant les nuits.

Un soulagement après deux premières décades d'avril 2021 marquées par des gelées dévastatrices pour l'agriculture et des records de froid battus dans certaines villes. S’il est vrai que le risque de gelées après la mi-mai reste statistiquement très faible, il n’est pas non plus exclu.

Il n’est en effet pas impossible qu’une vague de froid se produise au mois de mai car des courants froids venus des hautes latitudes peuvent parfois envahir la France

Il n’est en effet pas impossible qu’une vague de froid se produise au mois de mai car des courants froids venus des hautes latitudes peuvent parfois envahir la France. Ils engendrent une baisse marquée des températures. Sous un ciel dégagé et sans vent, des gelées tardives peuvent alors se développer.

Des gelées encore possible jusqu’en juin

En montagne, dès 1000 m d’altitude, des gelées peuvent en effet se former toute l’année si les conditions météorologiques sont réunies (nuit claire, conditions anticycloniques et inversion thermique…). En plaine, ce phénomène est possible jusqu’à la mi-mai, dates des Saints de Glace. Mais dans des cas plus rares, les dernières gelées peuvent être très tardives, parfois jusqu’à fin mai, voir même jusqu’en juin dans l'intérieur des campagnes.

Mais dans des cas plus rares, les dernières gelées peuvent être très tardives, parfois jusqu’à fin mai, voir même jusqu’en juin dans l'intérieur des campagnes.

Il suffit de se replonger dans les archives pour découvrir que des gelées en plaine ou à basse altitude sont en effet survenues après la mi-mai : le 16 Mai 1935 à Reims avec - 0.1 °C, -1,7° à Clermont-Ferrand le 22 mai 1955, -0,5° à Luxeuil le 24 mai 2004, -0,5° à Lille le 29 mai 1961. Certaines sont même survenus en juin : le 2 Juin 1962 avec -1 °C à Lille, le 4 juin 1962 à Vichy et au Puy ou même le 29 juin 1973 à Pau !

Un risque de plus en plus limitée avec le réchauffement climatique

En dehors de ces quelques exemples, les statistiques démontrent cependant que, les dates moyennes des dernières gelées en plaine en France se situent généralement entre le 15 et le 25 avril et dès la fin mars pour les zones littorales. Ces dates calculées sur la période 2000-2020 se produisent en moyenne aujourd'hui, en raison du réchauffement climatique, une quinzaine de jours plus tôt que les dates calculées sur la période 1980-2000.

Aussi, ces dernières années, on constate un net repli de la date de dernier gel, de presque 3 semaines depuis 30 ans ! Par exemple, à Strasbourg, la date moyenne de dernière est passée du 22 avril entre 1951 et 1980, au 3 avril entre 2000 et 2009. Toujours à Strasbourg, il y a eu en tout 16 jours de gel depuis 1946 pendant les mois de mai, mais ce fut en 1985 la dernière année qu’un gel s’est produit en mai.

Ainsi, la légende des Saints de Glace a donc bien un fond de vérité, même si les observations basées sur les dernières années tendent à montrer que le mois de mai s’avère être de moins en moins une période à risque pour les plantations.

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