Turquie : des milliers de sans-abris suite aux incendies de forêt

Été meurtrier en Méditerranée... En Turquie, on compte huit décès et des milliers de sans-abris suite aux feux de forêt qui ravagent le sud du pays. Et après les incendies, ce sont les inondations qui ont causé de nombreuses victimes dans le nord de la Turquie.

Incendie Turquie
Après une semaine en proie aux flammes dans le sud de la Turquie, le nord du territoire vit une autre catastrophe : des pluies diluviennes ont causé des glissements de terrain et des inondations.

4 à 8°C au dessus des normales de saison dans les régions égéennes et méditerranéennes selon les services météorologique de l'état turc. Cette période de temps chaud et surtout très sec a été propice à la propagation des incendies dans le sud de l'état. "On compte 37 000 incendies dans l'histoire de la Turquie. Nous n'avons jamais vu un incendie aussi important", a déclaré Vural Sahin, chef du département de la Chambre des ingénieurs agricole de la province d'Antalya.

Plus de 221 000 hectares partis en fumée :

Ces incendies dévastateurs auront brûlé plus d'une semaine le long de la côte sud de la Turquie. On recense huit morts et des milliers de personnes évacuées restent toujours sans-abris. C'est la ville Manavgat dans la province d'Antalya - une destination très prisée des touristes - qui a été la plus touchée par ces feux de forêt avec un total de sept victimes.

Les habitants de la région vivent dans la peur. Ils craignent de perdre leur foyer et que de nouveaux feux se propagent comme s'est exprimé Esat Balcit, un étudiant de 22 ans vivant à Manavgat : "Nous nous sentons tellement désespérés, c'est le huitième jour. Je ne sais combien de temps je peux tenir. Les habitants de Manavgat vivent dans la peur de nouveaux incendies et ils montent la garde sur les forêts qui n'ont pas encore brûlé".

Le pays a comptabilisé 189 incendies dans 38 provinces du pays. La Chambre des ingénieurs agricoles du département de la province d'Izmir a même estimé que plus de 547 000 acres - l'équivalent de plus de 220 000 hectares - avaient brûlé dans des flammes de plus de six mètres en un peu plus d'une semaine. Plusieurs pays, dont la Russie, l'Iran, l'Ukraine, l'Espagne ou encore la Croatie sont venus en aide en envoyant des avions pour tenter d'éteindre les feux, d'autant que la sécheresse a laissé peu d'eau pour combattre les flammes...

Après les incendies, les inondations !

Cette fois-ci, c'est au tour des régions bordant la mer Noire, au nord du territoire, d'être touchées par des pluies diluviennes. Inondations et glissements de terrain ont déjà coûté la vie à 38 personnes : "Il s'agit d'une catastrophe que nous n'avions pas vécue depuis 50 ou 100 ans, peut-être. Nous avons enregistré par endroits des records de précipitations", a précisé Bekir Pakdemirli, le ministre turc de l'Agriculture et des Forêts.

Les fortes pluies ont engendré plusieurs glissement de terrain qui ont causé l'effondrement d'un pont, et la disparition de rues entières sous des coulées de boue dans la province de Kastamonu. L'eau aurait même atteint les trois à quatre mètres de hauteur, obligeant les habitants à se réfugier sur les toits de leur immeuble. "Des hélicoptères se rendent à partir des provinces voisines dans les zones sinistrées", a déclaré Süleyman Soylu, ministre de l'Intérieur.

Difficile dans ce contexte et à la suite de la publication du rapport du GIEC, de ne pas faire le lien entre ces incendies de forêt, inondations et dérèglement climatique. Les responsables politiques et les associations du pays demandent au gouvernement d'agir contre le réchauffement climatique : "Nous devons maintenant nous concentrer plus sérieusement sur l'arrêt du changement climatique et sur les mesures à prendre", a demandé Doganay Tolunay, professeur à la faculté de foresterie Cerrahpasa de l'Université d'Istanbul.

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