Sécheresse : la situation va-t-elle s’améliorer ces prochaines semaines ?

Alors que la situation demeure préoccupante sur le front de la sécheresse, les pluies attendues ce week-end seront particulièrement bénéfiques. Mais combien en faudrait-il pour que l’inquiétude se dissipe durant l’automne ?

La Loire comme de nombreux fleuves affichent un niveau particulièrement bas en ce mois de septembre.
La Loire comme de nombreux fleuves affichent un niveau particulièrement bas en ce mois de septembre.

Après un été exceptionnellement chaud et particulièrement sec, avec notamment un mois de juillet historique, la situation n’est toujours pas en voie d’amélioration sur le front de la sécheresse. Cette semaine encore, un immense anticyclone s’étire des Açores jusqu’à l’ouest de l’Europe, repoussant ainsi les perturbations et autres dépressions vers le nord du Vieux Continent. Ainsi, les sols comme la végétation manquent d’eau, en dépit de nuits plus longues et plus fraîches. De même, les niveaux des nappes phréatiques continuent de baisser sur l’ensemble du territoire.

Un déficit inédit depuis le début de l’année

Si certains pensaient à une amélioration avec l’arrivée de l’automne, la situation ne leur donne pour l’instant pas raison. Au contraire, elle continue de se dégrader dans certaines régions. Plus globalement, à l’échelle nationale, la période s’étendant du 1er janvier au 20 septembre est la plus sèche jamais observée en France avec un cumul de pluie national atteignant 419 mm. Le déficit atteint ainsi 32 % depuis le début de l’année, ce qui permet à 2022 de passer devant 1976 qui avait vu son cumul atteindre 420 mm sur la même période. 1991 complète le podium avec une moyenne de 469 mm.

Les pluies, souvent orageuses, qui se sont produites depuis le début du mois n’ont pas été suffisantes pour (commencer à) régler le problème de sécheresse qui touche tout le pays depuis l’hiver dernier. Dans certaines régions et notamment dans le sud-ouest, elle s’est même aggravée avec des déficits de précipitations importants depuis le 1er septembre. Ils atteignent -63 % en Aquitaine et -45 % dans l’ancienne région Midi-Pyrénées où les sols n’ont jamais été aussi secs à cette période de l’année. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), les tendances des nappes restent orientées à la baisse malgré les précipitations du début du mois.

Amélioration pluvieuse au sud-est ce week-end

Les pluies efficaces de l’automne devraient tout d’abord permettre d’humidifier les sols et bénéficier à la végétation, avant de réussir à s’infiltrer en profondeur. Elles pénétreront d’autant plus les sols qu’elles seront régulières et avec des intensités raisonnables. En effet, des précipitations trop intenses auront tendance à ruisseler, provoquant au passage des inondations. C’est d’ailleurs ce risque qu’il faudra surveiller pour ce week-end des 24 et 25 septembre. Sous l’effet d’une goutte froide positionnée sur la Péninsule Ibérique, un épisode de fortes pluies orageuses est attendu dans le sud-est. Cet épisode d’intempéries, qui constitue malgré tout une bonne nouvelle dans ces régions qui n’ont connu quasiment aucune pluie cet été, apportera des cumuls importants. Le Languedoc, la Provence et la Côte d’Azur devraient être les zones les plus touchées.

Les quantités de précipitations attendues d'ici la fin du mois seront localement conséquentes, de bon augure pour faire reculer la sécheresse...
Les quantités de précipitations attendues d'ici la fin du mois seront localement conséquentes, de bon augure pour faire reculer la sécheresse...

Des orages éclateront également dans le sud-ouest et jusqu’au Massif Central en fin de semaine, apportant des pluies plus irrégulières en termes de quantités et de localisation. Puis, dans le courant de la semaine prochaine, un flux de nord-ouest pourrait se mettre en place sur le pays, favorisant la généralisation des pluies ou des averses. Dans ces conditions, aucune région ne serait épargnée par les précipitations mais attention : cette tendance demande encore confirmation.

Les précipitations de cette dernière décade de septembre sont plus que jamais nécessaires car pour rappel, les tendances saisonnières envisagent une suite d’automne plus sèche que la normale. C’est aussi ce qui semble se dessiner pour le début de l’hiver, en raison de hautes pressions dominantes. Or, la recharge des nappes phréatiques au cours des prochains mois conditionnera les niveaux de l’année prochaine. Elle devra être particulièrement abondante et longue pour permettre aux réserves de se reconstituer, après une sécheresse historiquement longue et intense.

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