Sécheresse et chaleur extrêmes toucheront bientôt 90% de la population !

Décidément, la liste des mauvaises nouvelles s'allonge en ce début 2023... Une nouvelle étude estime à 90% la part de la population mondiale touchée par la chaleur et la sécheresse extrêmes combinées d'ici la fin du siècle. Une terrible menace pour les écosystèmes et l'économie mondiale...

Sécheresse chaleur Espagne
L'augmentation de la fréquence des épisodes combinés de sécheresse (comme ici en Espagne) et de chaleur extrêmes devrait fortement impacter l'équilibre des écosystèmes, ce qui diminuera la capacité des milieux à capter le carbone...

Les études se suivent et se ressemblent, et rien n'indique une inflexion dans le rythme infernal du réchauffement climatique... La conclusion de l'étude publiée par l'université d'Oxford dans la revue Nature Sustainability est sans appel : d'ici 2100, 90% de la population mondiale sera exposée aux effets combinés de la sécheresse et de la chaleur extrêmes, avec des impacts délétères sur la vie des écosystèmes tout comme sur l'économie mondiale...

Des risques multipliés par 10 ?

Régulièrement, nous sommes confrontés à des prévisions plus ou moins alarmistes liées au réchauffement climatique, effectuées sur la base de scénarios relatifs à une seule menace, individuellement (soit la sécheresse, soit la chaleur). Toutefois, les phénomènes climatique étant interdépendants, les scientifiques jugent que combinés à un épisode de sécheresse extrême, les effets de la hausse des températures sont bien plus élevés.

C'est ce que prouve l'étude d'Oxford, avec 90% de la population mondiale exposée à ces effets combinés (sécheresse et chaleur extrêmes) d'ici la fin du siècle, et cela même pour les scénarios d'émission de CO2 les plus bas...

Si l'on prend le scénario le plus pessimiste d'émissions de gaz à effet de serre, ces risques combinés liés à la sécheresse et à la chaleur extrêmes pourraient être multipliés par 10 à l'échelle mondiale en 2100 ! Par ailleurs, si la hausse des températures se poursuit au rythme actuel, les scientifiques estiment que notre planète dépasserait son seuil d'habitabilité en 2100, avec de nombreuses régions devenant inhospitalières pour l'Homme une grande partie de l'année : l'Inde, l'Afrique subsaharienne, les Emirats arabes unis...

Ecosystèmes et économie mondiale en danger...

Le même ratio qui concerne la population s'applique à l'économie mondiale : 90% du PIB devrait être exposé à ces risques croissants dans le climat futur. Les effets des épisodes de sécheresse et de chaleur extrêmes seront plus importants pour les populations dans les zones rurales, avec une disparition possible de l'agriculture de subsistance, qui dépend fortement de la ressource en eau. A cela s'ajoute l'augmentation des inégalités sociales dans les pays émergents ou en voie de développement. Un tableau très noir qui, en y ajoutant la hausse de la fréquence des catastrophes naturelles, donc du besoin d'aide humanitaire, n'augure rien de bon pour ces pays les plus pauvres déjà en difficulté aujourd'hui face à ces risques...

Hausse des températures, sécheresse, désertification, et en amont diminution de la disponibilité de l'eau douce vont évidemment menacer considérablement les écosystèmes, abritant notre biodiversité (par exemple les récifs coralliens, déjà en danger). Les conséquences sur les écosystèmes seront certainement bien plus graves qu'on le pensait jusqu'alors, les chercheurs de l'étude évoquant des effets "dévastateurs".

Facteur aggravant : la séquestration ou la captation du carbone dépend de l'intégrité de ces écosystèmes. Les écosystèmes végétaux, notamment ceux ayant développé des racines complexes et profondes, captent bien mieux le carbone que les autres. Une baisse de la disponibilité en eau douce pourrait menacer leur intégrité et par conséquent leur capacité à absorber le CO2. D'après les auteurs de l'étude, ce sont les "puits de carbone", autrement dit les régions naturelles riches en biodiversité, qui pourraient être menacés : leur capacité à absorber les émissions de carbone et à émettre de l'oxygène pourrait être fortement réduite. Un cycle infernal, donc...

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