Saviez-vous qu'il existe 48 groupes sanguins différents ? Le tout dernier vient d'être découvert à Paris !

"Gwada négatif" est le nom du 48ème système de groupe sanguin humain découvert récemment en France.

Groupe sanguin Gwada Négatif Sang France
Cette guadeloupéenne n'est compatible avec autre groupe sanguin que le sien...

Ce vendredi 20 juin dernier, l'Établissement français du sang (EFS) a confirmé l'identification d'un tout nouveau groupe sanguin : le "gwada négatif". Son appellation fait référence aux origines guadeloupéennes de la seule femme chez qui il a été identifié à ce jour. Le cas particulier de cette française, vivant en région parisienne, avait été détecté dès 2011.

Âgée de 54 ans, la femme est suivie pour un cancer. Pour les besoins d'une chirurgie, elle passe des examens sanguins avec des analyses approfondies. Sauf que son sang réagit de façon inhabituelle. Les médecins constatent qu'aucun donneur connu n'est compatible avec elle... Elle possède un "anticorps très particulier" et "inconnu" jusqu'ici mais à l'époque les moyens manquaient ne permettant pas de comprendre cette singularité.

Il a fallu attendre 2019 et le "séquençage ADN à très haut débit" pour reconnaître cette "mutation" génétique rare. Baptisée PIGZ, il s'agit du 48ème système de groupe sanguin humain identifié à ce jour. Et parmi PIGZ, il y a ce nouveau groupe ultra-rare : "gwada négatif". La découverte "a été officialisée début juin à Milan par la Société internationale de transfusion sanguine (ISBT)", révèle l'EFS sur les réseaux sociaux.

Étant donné que cette patiente est la seule personne connue au monde à posséder ce groupe, elle ne peut recevoir de sang de personne, si ce n'est son propre sang. Selon le Dr Thierry Peyrard, biologiste médical à l’EFS, spécialiste des groupes sanguins rares et acteur de cette découverte : "il est fort probable qu’il existe d’autres individus porteurs, notamment dans des populations d’origine antillaise."

Maintenant, l'objectif de l'EFS est d'identifier d'autres porteurs de ce groupe. Les spécialistes prévoient de mener des recherches en Guadeloupe principalement avec des tests génétiques notamment. Mais les chercheurs doivent respecter un cadres déontologique très précis : l'identification se fait uniquement avec l'accord préalable des donneurs.

À l'issu de ces recherches, si d'autres porteurs possèdent le groupe "gwada négatif", ils bénéficieront d'une carte de donneur rare et leu sang pourra même "être congelé pour d’éventuels besoins, via notre banque nationale de sangs rares, qui est la plus importante au monde et qui dispose d’une antenne en Guadeloupe", détaille le Dr Peyrard.

Cette femme, aujourd'hui sexagénaire, est la seule de sa famille à être porteuse de ce groupe. Ces parents, ainsi que ses frères et soeurs, ne sont porteurs que "d'un seul allèle", explique Thierry Peyrard, également pharmacien biologiste médical. Or, pour avoir du "gwada négatif", il faut posséder les 2 gènes identiques. Ce groupe sanguin rare lui a été transmis par ses parents, tous 2 porteurs du "gène muté".

Et elle ne serait pas la seule patiente à avoir un groupe sanguin rare. En France, on estime qu'environ 1 million de personnes un groupe sanguin rare. Seuls 20 000 d'entre eux sont connus de l'EFS. Comme pour cette patiente, les cas sont découverts par hasard lorsque la personne nécessite une greffe ou une transfusion.

L'inconvénient des groupes sanguins rares est qu'ils sont incompatibles avec tous les autres systèmes de groupe sanguins connus. Le plus courant et connu est le ABO, découvert en 1900. Si la patiente nécessitait une transfusion urgente, les médecins seraient obligés d'utiliser du sang incompatible de façon très encadrés et avec des médicaments pour limiter les risques.

Car une transfusion entre système incompatibles peut provoquer la destruction massive des globules rouges et devenir fatal pour le ou la patient.e.

Références de l'article :

Camille Hazard, ParisMatch (21/06/2025) "Gwada négatif" : la patiente française au sang unique au monde

France24, (21/06/2025) L'instant + : "Gwada négatif", un groupe sanguin inédit découvert chez une Guadeloupéenne