Retour de la pluie : pourquoi la situation reste-t-elle catastrophique ?

Malgré les quelques petites pluies attendues en cette deuxième partie de semaine, le problème de la sécheresse hivernale est loin d’être réglé. Il pourrait même encore s’aggraver. Explications.

Si le ciel sera plus chargé en fin de semaine, il n'apportera pas pour autant beaucoup de pluie...
Si le ciel sera plus chargé en fin de semaine, il n'apportera pas pour autant beaucoup de pluie...

Alors que l’hiver n’est pas encore terminé, voilà que l’on parle déjà du risque de sécheresse. Celle-ci est même déjà marquée pour la saison en raison d’un anticyclone qui a été solidement installé sur l’Europe de l’ouest ces dernières semaines, faisant barrage aux perturbations atlantiques. Ainsi, il n'a pas été observé de précipitations depuis le 21 janvier dernier soit au total 31 jours consécutifs sans pluie. Le dernier record hivernal est littéralement pulvérisé puisqu’il n’était "que" de 22 jours en 1989. Pour rappel, on parle de jour sans pluie quand le cumul des précipitations moyenné sur la France est inférieur à 1 mm. Désormais, les précipitations font leur retour mais le problème est loin d’être réglé.

Des précipitations beaucoup trop faibles

Le retour de l’humidité à partir de ce mercredi et jusqu’en fin de semaine est, certes, une excellente nouvelle pour la nature. Malheureusement, les quantités de précipitations resteront généralement limitées. Il est ainsi prévu souvent mois de 5 mm entre la Bretagne, la Normandie, le Bassin parisien, les Hauts-de-France et le quart nord-est. Même chose entre la région Rhône-Alpes, la Provence, la Côte d’Azur et la Corse. C’est finalement dans un large quart sud-ouest composé de la Nouvelle-Aquitaine et de l’Occitanie où les pluies seront les plus généreuses avec une quinzaine voire une vingtaine de millimètres en moyenne.

Les quantités de pluies prévues ces prochains jours resteront souvent dérisoires (modèle ECMWF).
Les quantités de pluies prévues ces prochains jours resteront souvent dérisoires (modèle ECMWF).

Malgré cela, les niveaux des nappes phréatiques ne remonteront pas beaucoup voire pas du tout. Pour l’heure, les niveaux sont souvent qualifiés de "très bas" ou de "bas" en fonction des régions. Les niveaux dans la moyenne ou supérieurs à la moyenne sont, en revanche, rares. On les retrouve dans une partie nord du Bassin parisien, en Lorraine, vers les Cévennes, le Midi Toulousain ou encore le Pays Basque. Or, c’est à cette période de l’année qu’elles sont censées se recharger pour aborder le printemps et l’été sereinement. C’est donc une nouvelle fois très mal parti, comme en 2022.

Des prévisions à long terme peu optimistes

La situation est d’autant plus inquiétante que les tendances à long terme ne prévoient pas le retour d’un flux océanique. La France sera à nouveau sous la protection de l’anticyclone à partir de ce week-end, avec un flux continental synonyme de temps généralement sec. Seules les régions du sud-est pourraient essuyer quelques précipitations sous l’effet de dépressions méditerranéennes. En dehors de cela, ce sera un nouveau régime sec qui attend les régions de l’ouest et du nord en particulier.

Cette situation semble figer jusqu’au premier week-end de mars avant le retour potentiellement plus marqué de la pluie. Ce que nous vous annoncions dans nos dernières tendances saisonnières semble se confirmer avec un mois de mars plus humide que la normale à l’échelle nationale, ce qui pourrait permettre une pause sur le front de la sécheresse hivernale. Mais qui dit pause, dit aussi de courte durée. La suite du printemps (avril et mai) devrait renouer avec les hautes pressions et le manque de pluie. Alors que le risque de sécheresse est apparu en mars l’année dernière, il aura été encore plus précoce en 2023, laissant craindre une nouvelle année record

Vidéos marquantes