Alerte : les méthodes d'élimination du Co2 suffiront-elles pour limiter le réchauffement climatique ?

Selon une récente étude, les méthodes utilisées aujourd'hui pour éliminer le CO2 de notre atmosphère seraient loin d'être une solution viable pour limiter le réchauffement toujours plus important du climat sur Terre.

Décarbonisation
L'élimination du CO2 atmosphérique est-elle vraiment une solution au problème de la crise climatique ?

Avec des émissions de gaz à effet de serre de plus en plus importantes, nos gouvernements ont mis en place des plans pour éliminer le CO2 en excès dans notre atmosphère. Toutefois, une récente étude avance que celles-ci seraient loin d'être suffisantes pour limiter le réchauffement climatique.

Les méthodes d'élimination du CO2 : une solution ?

Les méthodes d'élimination du CO2 sont diverses et variées. Certaines sont naturelles, comme le fait de reforester de nombreux espaces naturels ce qui permet aux arbres d'absorber de grandes quantités de dioxyde de carbone atmosphérique, ou artificielles comme par exemple la capture du CO2 dans les fumées industrielles.

Dans tous les cas, l'utilisation de ces différents méthodes de capture du CO2 est pour beaucoup une solution non négligeable au problème de la crise climatique. Les chercheurs rappellent en effet que « les méthodes d'élimination du dioxyde de carbone ont un rôle vital à jouer pour atteindre le zéro net et limiter les impacts du changement climatique, mais un rôle qui restera modeste ».

Aujourd'hui, les méthode d'élimination du CO2, ou CDR (Carbon Dioxide Removal) permettent d'extraire 3 milliards de tonnes de carbone de notre atmosphère chaque année. Les objectifs affichés par les États pourraient mener à une augmentation des absorptions annuelles de 0,5 milliards de tonnes d'ici 2030 et possiblement jusqu’à 1,9 gigatonnes d'ici 2050.

Néanmoins, les scientifiques ont récemment estimé que, pour maintenir le réchauffement au seuil symbolique de +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle fixé par l'Accord de Paris, l'augmentation du CDR devrait plutôt s'échelonner autour de 5,1 gigatonnes de CO2 piégé.. chaque année ! Ainsi, les niveaux d'élimination du CO2 actuels et futurs sont loin d'être une solution pour limiter le réchauffement climatique à l'échelle mondiale.

D'autres solutions seront nécessaires

D'après les chercheurs, même si la demande mondiale d'énergie chutait dans les prochaines décennies, l'augmentation des capacités d'absorption du CO2 devrait tout de même augmenter de 2,5 gigatonnes par an d'ici l'horizon 2050, soit loin, très loin, des niveaux actuels.

Les scientifiques ont également attiré l'attention sur les dangers potentiels du CDR. Certaines méthodes d'élimination du carbone s'accompagnent également de limites en terme de durabilité et peuvent se montrer, paradoxalement, néfastes pour l'environnement.

Par exemple, la demande de plus en plus croissante de terres pour la reforestation pourrait finir, à terme, par mettre en danger la biodiversité et même la sécurité alimentaire, l'équilibre naturel du milieu dans lequel ces larges forêts sont implantées pouvant se retrouver complètement bouleversé.

En prenant en compte ces différents paramètres, il est donc primordial de concevoir des politiques de gestion équitable et durable des terres si nous comptons sur l'élimination du CO2 atmosphérique pour limiter le plus possible le réchauffement climatique.

De nouvelles options d'élimination du CO2 pourraient quant à elles venir soutenir les méthodes les plus classiques et pourraient également permettre d'augmenter sensiblement les objectifs futurs fixés par les États, mais un long, très long chemin reste encore à parcourir. Dans tous les cas, les scientifiques considèrent aujourd'hui que, sans une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de notre société, la limite de réchauffement de +1,5°C ne sera en aucun cas respectée.

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