Prochain hiver : vous ne pourrez plus aller skier dans cette station des Alpes ! Voici pourquoi
Dans les Alpes françaises, les habitants d'un petit village ont dû voter pour ou contre la fermeture de leur station de ski. 50,1% des votes étaient favorables à cette fermeture...

C'est la fin du ski dans cette station du petit village d'Allos, dans les Alpes du Sud. Ce samedi 28 juin, les habitants ont voté pour l'arrêt du ski alpin dans leur station de Val d'Allos-Le Seignus, qui se trouve à 1 500 m d'altitude. Ils ont décidé de suivre l'exemple de la station du Grand Puy (dans les Alpes-de-Haute-Provence), qui a fermée il y a quelques mois.
3 options s'offraient aux habitants d'Allos : garder le ski alpin au Val d’Allos-Le Seignus (et ainsi subir une hausse de 30 à 35% de leurs impôts locaux) ou ne garder le ski que sur une partie du Seignus (et voir l'augmentation des impôts plafonner à 10 à 15%). Une petite majorité des voix, 50,1%, l'a emporté pour l'arrêt total du ski pour plusieurs raisons.
Des raisons environnementales
Au delà du taux d'imposition élevé, les habitants ont choisi de mettre un terme à l'activité du ski alpin à cause du manque de neige et des conséquences qu'elle engendre. Le tout premier téléski de la station a presque un siècle, puisqu'il datait des années 1930. Sur les 5 000 foyers fiscaux de la commune, représentant les 600 habitants à l'année et les résidents secondaires, 1 342 habitants ont voté, soit 30% de taux de participation.
️ Les habitants et propritaires d'Allos (Alpes-de-Haute-Provence) ont voté en faveur de la fermeture de la station de ski de leur commune.
Paul Cébille (@Ellibec) June 29, 2025
Ils évitent ainsi une hausse de 10% à 35% des impôts locaux pour soutenir le maintien de l'activité de station. pic.twitter.com/0QVtcr8yEv
36,4% d'entre eux ont voté pour le maintien du ski, et 12,6% sur le maintien du ski uniquement sur une partie du domaine. Le maire d'Allos, Michel Lantelme, doit trancher, car la décision "n’est pas arrêtée pour autant aujourd’hui. Les électeurs se sont prononcés sur une option qui nous donne une feuille de route." Une réunion du conseil municipal aura lieu ce lundi pour analyser ces votes.
1 ou 2 stations fermées ?
À son ouverture, dans les années 1930 et jusqu'aux années 2000, la station du Val d'Allos-Le Seignus accueillaient des touristes de tout le sud de la France. Mais il n'en est plus de même aujourd'hui avec la hausse mondiale des températures. Et le manque de neige provoque un "déficit structurel (...) avéré" représentant près de "700 000 euros" pour l'année (dont l'été 2024 et l'hiver 2024/2025), dévoile le maire.
Ce vote ne concerne que la station du Val d'Allos-Le Seignus et non pas celle de la Foux d'Allos, qui se trouve également sur la commune mais plus en altitude. Car la hauteur de la neige est très différente "entre la haute altitude, qui ne voit la hauteur de neige baisser que très faiblement, et la basse altitude", explique le responsable du centre Météo-France pour les Alpes du Sud, Nicolas Roux.
D'autres fermetures prévues ?
Au rythme où évolue le réchauffement climatique, les scénarios évoquent une "France à +4°C" d'ici 2100. Les stations de ski des Alpes du Sud se situant à 1 800 m d'altitude n'auront plus que 52 jours d'enneigement contre 132 sur la période 1976-2005... Même à haute altitude, il sera de + en + difficile de pratiquer le ski, car il n'y aura plus que 121 jours d'enneigement contre 170 avant, révèle le responsable MF.
À Allos, la concertation citoyenne vote pour la fin du ski sur la station du Seignushttps://t.co/6frhIIw830 pic.twitter.com/O6MPaj9OPX
BFM DICI (@BFM_DICI) June 28, 2025
Alors que faire pour palier ce déficit ? S'adapter. Les municipalités tentent de diversifier l'offre touristiques en proposant du VTT, de la randonnée ou encore des raquettes. "Il faut anticiper une transition sur les dix prochaines années", rapporte Sylvain Barbotin, élu au conseil municipal.
Référence de l'article :
LeMonde avec AFP (29/06/2025), Ski alpin : les habitants d’Allos votent la fermeture de la station du Val d’Allos-Le Seignus du fait du manque de neige et du déficit financier