Pourquoi les fleurs des villes menacent d'empoisonner les abeilles ?

Une récente étude britanniques tire la sonnette d'alarme. En effet, les plantes sauvages, notamment celles poussant en milieu urbain, transmettent un poison mortel aux abeilles et aux pollinisateurs.
Un nectar souvent contaminé
Même si bon nombre de villes sont reconnues pour leur manque de verdure, il arrive que certaines plantes sauvages parviennent malgré tout à s'y épanouir. C'est par exemple le cas de la carotte sauvage ou encore du trèfle blanc, des plantes qui passent d'ailleurs le plus souvent inaperçues.
En parallèle, on note de plus en plus de ruches installées en milieu urbain, que ce soit sur des toitures, dans des parcs ou encore directement dans certaines propriétés. Dans les cas les plus extrêmes, certaines friches industrielles sont transformées en véritables espaces d'apiculture, le tout dans le but de conserver ces insectes pollinisateurs si précieux pour la biodiversité.

Néanmoins, selon une récente étude britannique, le fait de butiner des plantes sauvages en milieu urbain pourrait être au contraire on ne peut plus contre productif pour les pollinisateurs.
En étudiant le cas de Cleveland aux États-Unis, autrefois un important centre de production de fer et d'acier, les chercheurs ont découvert que le nectar des plantes s'étant développé dans ce milieu urbain contenait des toxines et métaux lourds comme le plomb, en quantité pouvant atteindre 0,5mg/L. Or, la présence de ces métaux lourds est une grande menace pour les pollinisateurs et donc pour les abeilles.
Les abeilles sont menacées par des sols contaminés
Si une concentration de plomb de 0,5mg/L n'est pas véritablement alarmante sur le papier, elle l'est toutefois bien plus pour les pollinisateurs. Ceux-ci subissent en effet un phénomène que l'on appelle la « bioaccumulation », une propriété qui consiste en la concentration d'une substance chimique au sein de leur organisme, ce qui les rend très vulnérables à la contamination des nectars des plantes sauvages en milieu urbain.
Les effets des métaux lourds sur les abeilles, et de façon plus générale les pollinisateurs, peuvent en effet être importants en cas d'exposition prolongée, voire même s'avérer létaux.
Les effets de ces contaminations pourraient être dévastateurs sur le long terme, pouvant même réduire de façon significative la population mondiale d'abeilles, qui est déjà mise à mal par de nombreux autres paramètres. Or, 75% de la production mondiale de nourriture dépend des insectes pollinisateurs selon Greenpeace et 80% des plantes dépendent des abeilles pour se reproduire.
Ce que nous devons aux abeilles :
— Le Contemplateur (@LeContempIateur) October 22, 2024
- Une seule cuillère de miel peut suffire à maintenir une personne en vie pendant 24 heures.
- L'une des premières pièces de monnaie au monde arborait le symbole de l'abeille.
- Le miel renferme des enzymes vivantes, qui se détruisent au pic.twitter.com/wCZ9Q623q9
Ainsi, les chercheurs en charge de cette étude insistent sur l'importance de considérer la santé des sols avant de planter des fleurs sauvages en ville, sous peine de conséquences désastreuses pour les pollinisateurs.
En effet, il est primordial de continuer de développer des espaces d'apiculture en milieu urbain, mais il est encore plus important de prendre en compte la santé des sols à proximité, en développant par exemple des tests visant à détecter une potentielle contamination aux métaux lourds avant toute plantation.
Référence de l'article :
Avec leur pollen, les fleurs des villes transmettent aux abeilles un poison mortel, Geo (18 avril 2025), Pauline Braunstein