Orages, moiteur : qu'est-ce que le point de rosée, dont les valeurs sont difficiles à supporter ce week-end en France ?
La chaleur du week-end en France était parfois difficile à supporter : le responsable, c'est le point de rosée, dont les valeurs étaient particulièrement élevées, notamment avant les orages, avec à la clé un ressenti très moite.

Irrespirable ! C'est le mot qui caractérise le mieux le ressenti que beaucoup d'entre vous ont eu ce week-end, que ce soit sous le soleil et la chaleur ou sous les orages. Depuis hier, le rafraîchissement a débuté par l'Ouest et devrait se généraliser ce dimanche, sauf près de la Méditerranée. Mais pourquoi une atmosphère aussi lourde et une chaleur aussi pesante ?
Combinaison entre chaleur et humidité
Jusqu'à ce samedi, la masse d'air qui englobait la France était non seulement chaude, mais aussi relativement humide, entre les remontées sahariennes apportées par l'anticyclone et le flux de Sud d'une part, et l'air océanique arrivant par l'Ouest sous l'influence d'une dépression irlandaise d'autre part.

La combinaison d'une telle chaleur et d'une telle humidité est certainement remarquable aussi tôt dans la saison, selon les données de Météo-France. En météorologie, il existe justement un paramètre qui caractérise l'humidité absolue d'une masse d'air : c'est la température de rosée, ou point de rosée, qui joue à la fois sur la chaleur ressentie mais aussi sur l'instabilité orageuse.
Qu'est-ce que le point de rosée ? Il s'agit de la température à laquelle la masse d'air doit se refroidir afin d'atteindre la saturation, autrement dit la température à laquelle l'eau présente sous la forme de vapeur se condense sous la forme de gouttelettes d'eau liquide.
C'est à cette température que les nuages se forment, si le point de rosée est atteint en altitude, ou que les brouillards se créent et que des dépôts de rosée sont observés près du sol, lorsque le point de rosée est atteint dans les basses couches, le plus souvent la nuit, quand la température diminue suffisamment.
Ressenti, humidex et instabilité
Hier, le point de rosée atteignait encore fréquemment les 20°C en début de journée sur les Hauts-de-France et l'Île-de-France, mais aussi hier soir dans le Grand-Est et près de la Méditerranée. Or, à température équivalente, une masse d'air chaud sera ressentie comme plus lourde et désagréable si l'air est humide et le point de rosée élevé, plus agréable si l'air est sec et le point de rosée faible.
Point de rosée élevé, élément favorable à la formation des orages ! pic.twitter.com/3pD1nK1R8O
— Météo76 (@meteo_76) June 13, 2025
Généralement, on considère que le ressenti devient désagréable lorsque le point de rosée dépasse les 15°C. Tout se joue en fait au niveau de la peau : en cas d'air sec et de point de rosée bas, la transpiration sera plus efficace pour rafraîchir le corps qu'en cas d'air plus humide, car à ce moment-là les gouttelettes de sueur sur la peau auront du mal à s'évaporer.
Avec un point de rosée élevé, le potentiel rafraîchissant de l'évaporation de la sueur est ainsi affaibli. 30°C avec un point de rosée à 19°C est donc bien plus difficile à supporter que 30°C avec un point de rosée à 12°C. Et plus le point de rosée est élevé pour une même température donnée près du sol, plus l'air est instable, plus les orages risquent de se déclencher.
C'est ainsi que dans certains cas, la chaleur ne permet pas le déclenchement d'orages, lorsque l'air est trop sec en surface notamment. L'idée de température ressentie est par ailleurs souvent traduite par des indices de chaleur, comme l'humidex (sans unité). Vendredi, cet humidex a atteint 41 à Paris, une valeur probablement inédite aussi tôt dans la saison !