Nappes phréatiques en France au 1er septembre : 38% ont un niveau sous les normales ! Une sécheresse toujours redoutée ?

Le niveau des nappes phréatiques en France s'est dégradé, selon le bulletin établi par le BRGM en ce 1er septembre 2025. 38% des nappes possèdent désormais un niveau inférieur aux normales : faut-il s'inquiéter pour l'hiver ?

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Le niveau des nappes réactives est actuellement bas ou proche des normales, celui des nappes inertielles est haut ou proche des normales, selon le BRGM.

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), service géologique national français, vient de publier son bilan désormais bimensuel de l'état du niveau des nappes phréatiques en France. En date du 1er septembre 2025, les niveaux sont globalement en baisse, et 38% des nappes sont sous les normales, bien plus qu'en 2024.

Une bonne résistance à l'été très chaud ?

Dans son bilan, le BRGM précise que 77% des niveaux des nappes phréatiques ont baissé pendant le mois d'août. Une situation classique en été, même si les pluies efficaces estivales ont permis d'atténuer un peu la baisse de ces niveaux. Autrement dit, la vidange s'atténue, mais le niveau des nappes phréatiques reste préoccupant pour la saison : impossible de parler d'amélioration.

38% des nappes phréatiques ont au 1er septembre un niveau inférieur aux normales saisonnières mensuelles, c'est plus de deux fois plus que l'an dernier, en 2024, à la même époque (17%). Une détérioration qui se poursuit, encore plus qu'en juillet, et qui s'explique notamment par une vidange débutée très précocement cette année.

Dès le mois de février, les nappes phréatiques réactives de l'Artois et du Bassin parisien avaient vu leur niveau baisser, sans que les pluies du printemps ne parviennent à ralentir cette vidange. Par ailleurs, 29% des nappes phréatiques en France ont actuellement un niveau comparable aux normales saisonnières mensuelles, et 33% un niveau supérieur.

On peut tout de même considérer que le pays a globalement bien résisté à cet été 2025, le 3e le plus chaud jamais enregistré. D'ailleurs, les récoltes ayant été précoces cette année, les agriculteurs ont eu moins besoin d'irriguer leurs terres, les prélèvements destinés à l'arrosage ont donc été moins importants en août 2025 que les années précédentes.

L'Aude et les Corbières toujours en grande difficulté

C'est le niveau des nappes réactives, c'est-à-dire celles qui sont les plus sensibles aux épisodes de fortes pluies ou de sécheresse (donc à l'irrégularité de la pluviométrie de l'été), qui est actuellement le plus préoccupant, notamment du côté du Massif Central, où les précipitations ont été relativement faibles cet été.

Comme depuis maintenant 3 ans, c'est dans le département de l'Aude (où un incendie terrible a sévi cet été), mais aussi dans le massif des Corbières et la plaine du Roussillon, où les niveaux les plus critiques sont encore observés.

En revanche, la situation est bien plus contenue du côté du Grand-Est, où d'ailleurs l'important épisode pluvio-orageux des dernières heures va encore améliorer la situation. La situation est hétérogène sur le pays, avec même des nappes en excédent, comme dans l'Ouest et le Sud du Bassin parisien, ou encore du côté des nappes alluviales de la Garonne amont et des ses affluents.

Les prévisions saisonnières de Météo-France ne sont guère encourageantes : avec une anticipation de températures supérieures à la normales pour les mois de septembre, octobre et novembre, il est fort probable que l'étiage 2025 (la période des eaux les plus basses, avant la recharge hivernale), sera inférieur aux normales. La situation reste donc encore sous surveillance…

Référence de l'article :

BRGM. Nappes d'eau souterraine au 1er septembre 2025.