Les traînées de condensation des avions ont-elles une influence sur le climat ?
Les traînées de condensations dégagées par les avions ont un impact important sur le climat mondial, pourtant, leurs effets sont le plus souvent négligés.

Il est déjà reconnu que le trafic aérien a une influence sur le climat mondial en liaison aux rejets de gaz à effet de serre. Néanmoins, certains chercheurs et associations environnementales préviennent également de l'impact des traînées de condensation.
L'impact des traînées de condensation
Le trafic aérien rejette chaque année une importante quantité de CO2 dans l'atmosphère, représentant environ 2 à 3% des émissions mondiales de CO2. Ce mode de transport est de plus en plus utilisé. On estimait par exemple que 80 000 vols commerciaux avaient lieu chaque jour dans le monde en 2012 alors que ce chiffre atteignant 103 465 en 2023.
Bien sûr, rien de lié à la fameuse théorie des « chemtrails » qui estime que ces traînées seraient en fait composées d'agents chimiques ou biologiques délibérément répandus en haute altitude par diverses agences gouvernementales pour des raisons dissimulées au grand public, mais plutôt en raison d'un phénomène physique déjà bien connu.
En effet, ces traînées se forment généralement à haute altitude, à la sortie des réacteurs si l'air environnant est suffisamment froid et humide. Celles-ci sont en fait liées à la condensation des la vapeur d'eau émise par les moteurs autour de noyaux de condensation présents dans les suies et les gaz de combustion.
️ Les traînées derrière les avions ?
— Vols de Max ️ (@volsdemax) February 23, 2025
Juste des contrails ! ️
Lair chaud des réacteurs (500-700°C) se condense au contact de lair glacial en altitude (-55°C), formant de fins cristaux de glace.
Un phénomène naturel, comme la buée en hiver !
Un AWACS en bonus à la fin pic.twitter.com/gCw0oBKlfQ
Lorsqu’elles s’étalent et persistent durant plusieurs heures, ces traînées forment des cirrus d'altitude appelés « cirrus homogenitus », des nuages très fins couvrant de très grandes surfaces. Or, ceux-ci absorbent une partie du rayonnement provenant de la Terre et le réémettent vers le sol, tout en étant trop fins pour avoir un effet albédo qui pourrait contrebalancer se réchauffement.
Des effets trop négligés
Ainsi, ces nuages d'altitude engendré pas l'aviation agissent comme un véritable couvercle, piégeant la chaleur dans les basses couches de l'atmosphère et créant un effet de serre, qui contribue donc nettement au réchauffement climatique en plus des gaz à effet de serre déjà émis par la combustion des carburants.
Plusieurs études scientifiques se sont déjà penchées sur le sujet et ont toutes confirmé l'impact de ces traînées de condensations. L'une d'entre elles affirme par exemple que les cirrus liés aux traînées de condensation contribuent le plus au forçage radiatif lié au secteur de l'aviation tandis qu'une autre estime que l'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique pourrait être multiplié par 3 si celles-ci étaient prises en compte dans les calculs.
Car effectivement, ces traînées de condensation sont trop peu souvent pris en compte dans les estimations de l'impact de l'aviation sur le climat. Un point de controverse scientifique sur le mode de mesure de cet impact est en effet présent. Le forçage radiatif mesure l'impact des émissions passées à un instant T alors que la méthode habituellement utilisée par mesurer l'impact futur des émissions sur le climat est le pourvoir de réchauffement global, qui se définit comme le forçage radiatif cumulé sur une durée de 100 ans.
Un problème de temporalité se pose donc, ce qui provoque une minimisation des effets de ces traînées de condensation sur le climat. Néanmoins, leurs effets restent non négligeables comme l'ont déjà démontré plusieurs études scientifiques et, bien qu'il soit important de se concentrer sur la réduction des émissions de CO2, il est également crucial de ne pas oublier certains paramètres, une meilleure prise en compte des traînées de condensation pouvant également aider à atténuer rapidement es impacts de l'aviation sur le climat.
Référence de l'article :
Climat. Les traînées de condensation des avions amplifient-elles le changement climatique ?, Ouest-France (25 février 205), Marie Rabin