La NOAA le confirme : cette année, la banquise arctique a atteint son maximum tardivement et dans un état préoccupant
Un signe de plus de l’agonie que subissent les glaces de la planète : en 2025, l’Arctique a atteint son maximum de glace marine plus tard que d’habitude, et cette couverture a été la plus faible jamais enregistrée.

Mars dernier a été le troisième mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, et cela est directement lié à la faible couverture de glace marine observée au cours de la même période, selon le rapport sur le climat mondial de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration)
Évolution de l’extension de la banquise arctique
Le rapport du Centre national de données sur la neige et la glace indique que la banquise arctique a atteint, le 22 mars dernier, son extension maximale saisonnière pour l’hiver 2025. Cette date marque un retard de 10 jours par rapport à la moyenne observée sur la période climatique 1981-2010.
Ce nouveau minimum historique de glace hivernale reflète la tendance de long terme à la diminution de la couverture de glace en Arctique sous l’effet du réchauffement climatique, une dynamique observée depuis 2007. Depuis cette date, les satellites ont enregistré les dix plus faibles extensions de glace hivernale.

Un schéma que l’on peut observer sur le graphique ci-dessus, où les années les plus récentes sont représentées par les lignes les plus sombres. Celles-ci se situent dans la partie inférieure de l’ensemble, illustrant les plus faibles extensions jamais enregistrées.
L’extension de la glace fait référence à la surface totale de l’océan recouverte d’au moins 15 % de glace, selon les données satellitaires. En rose vif, on distingue la courbe correspondant à l’année 2025 jusqu’à présent, qui se situe tout en bas du graphique. En rose plus foncé, la ligne représente l’année 2017, précédent record de faible extension hivernale avant celui atteint cette année.
Qu'est-il arrivé à la taille de la banquise ?
La banquise est une couche de glace flottante qui se forme dans les régions océaniques polaires. Son épaisseur varie généralement d’environ un mètre lorsqu’elle se renouvelle chaque année, à 4 à 6 mètres lorsqu’elle persiste dans le temps, comme c’est le cas dans les zones arctiques proches du pôle. Elle est souvent composée de blocs de glace fracturés puis ressoudés.
Le graphique précédent met également en évidence un autre phénomène : la réduction de la banquise a été moins marquée au moment du maximum hivernal atteint le 22 mars 2025, comparée à la taille mesurée lors du minimum estival enregistré en septembre 2024. Cela se reflète dans l’écart entre les courbes de mars et de septembre.

Sur cette image, on peut observer que la concentration de glace marine dans l’hémisphère nord, le 22 mars 2025, variait entre 15 % (bleu moyen) en périphérie de la banquise et 100 % (blanc uniforme) au cœur de l’océan Arctique. La ligne jaune indique la position de l’extension médiane de la glace à cette date, c’est-à-dire entre les valeurs minimale et maximale enregistrées.
En hiver, les températures quotidiennes en Arctique sont généralement bien en dessous du point de congélation. Ainsi, même en cas de hausse, elles restent suffisamment basses pour permettre la formation de glace en surface. En revanche, les températures estivales y sont nettement plus élevées, si bien qu’un léger réchauffement supplémentaire peut entraîner une fonte massive de la banquise.
Ainsi, en hiver, l’extension de la glace de surface diminue à un rythme plus lent qu’en été. Il faut toutefois garder à l’esprit que la glace hivernale est aujourd’hui plus fine et plus fragile qu’elle ne l’était par le passé. Et une glace plus fine peut certes présenter des risques, mais aussi ouvrir la voie à de nouvelles opportunités.
Avantages et inconvénients d’une banquise plus fine
Une banquise plus fine facilite la navigation des navires dans l’océan Arctique, mais elle peut aussi s’accumuler plus facilement en formant des crêtes de compression qui compliquent certaines opérations maritimes.
Parmi les autres avantages, on note une meilleure pénétration de la lumière solaire, favorable aux floraisons de phytoplancton, ainsi qu’un accès facilité à la surface pour les baleines du Groenland.
#MercatorOcean #Arctic Maximum Extent 2025
— Mercator Ocean International (@MercatorOcean) April 10, 2025
Our latest data shows:
️ Arctic sea ice reached one of the lowest maximum extents on record
️ March 2025 saw a record low in winter sea ice
️ Sea ice volume hit a record low for this time of year
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Parmi les inconvénients, on peut citer des déplacements plus dangereux pour les communautés locales, ainsi qu’une menace accrue pour certaines espèces emblématiques, comme les ours polaires. Ces derniers dépendent de la formation précoce de la banquise pour survivre, car c’est sur celle-ci qu’ils se déplacent pour chasser.
Référence de l'article :
Arctic sea ice sets a record low maximum in 2025 (2025). NSIDC (National Snow and Ice Data Center)