Vers un réchauffement de +2,7°C en France dès 2050 ! Canicules, incendies, inondations, économie : à quoi s'attendre ?

La trajectoire du réchauffement climatique en France s'oriente désormais vers +2,7°C à l'horizon 2050, selon Météo-France. À ce niveau, les phénomènes extrêmes (canicules, sécheresses, incendies, inondations) seront plus fréquents et plus intenses, et les impacts économiques majeurs. À quoi s'attendre ?

France réchauffement climatique canicule prétexte
Dès 2050, le seuil des 37°C, rarement atteint au 20e siècle, devrait être atteint tous les ans, avec des records de chaleur absolus autour de 48°C voire 50°C (photo d'illustration).

La France se prépare désormais à affronter un réchauffement climatique de +2,7°C par rapport à la période préindustrielle dès l'horizon 2050, d'après les dernières tendances actuelles d'émissions de gaz à effet de serre. Selon Météo-France, cette trajectoire se traduira par des phénomènes météo extrêmes plus fréquents et plus intenses, et des impacts économiques importants.

Une chaleur extrême et des records à 50°C !

Cette valeur de +2,7°C n'est pas anodine, car elle se base sur un scénario de réchauffement planétaire à +2°C, comme le prévoit l'Accord de Paris. À ce niveau, les vagues de chaleur en France, d'après Météo-France, seront 5 fois plus fréquentes mais aussi plus longues, possibles de début juin à mi-septembre.

Le nombre de nuits tropicales, chaudes et pénibles pour les plus fragiles, où la température ne descend pas sous les 20°C, augmentera fortement en ville et dans la moitié Sud (12 par an en moyenne, jusqu'à 100 sur le littoral méditerranéen). Le seuil de 37°C, rare au 20e siècle, sera atteint tous les ans vers 2050, avec des records de chaleur absolus probables autour de 48°C voire 50°C.

Ces températures très élevées auront des conséquences importantes sur nos sociétés, avec une augmentation de la consommation d'énergie pour refroidir les bâtiments, une plus grande pression sur les ressources en eau et le vivant, mais aussi des risques d'incendies accrus, notamment dans les régions méditerranéennes (jusqu'à 60 jours par an).

Les impacts sanitaires seront nombreux, avec notamment des risques infectieux et épidémiques plus élevés (dengue, paludisme, chikungunya…). Par ailleurs, la diminution voire la disparition des vagues de froid affectera les écosystèmes, le froid hivernal étant un régulateur de dormance pour les végétaux et protecteur contre certaines maladies et certaines espèces de ravageurs.

Le défi de l'énergie et de la ressource en eau

Outre les canicules, les sécheresses, les feux de forêt et les inondations deviendront plus fréquents et plus intenses. On observera en moyenne un mois supplémentaire de sols secs, des pluies 10% plus intenses, aggravant le risque de crues, et un enneigement plus faible et moins long en montagne (moins de 3 mois par an en moyenne).

Ces phénomènes auront évidemment des impacts sur le cycle de l'eau, dont la gestion deviendra un défi. Avec des sécheresses récurrentes dans le Sud, l'agriculture devra s'adapter : la vigne ou la culture de certains arbres fruitiers pourraient ne plus être adaptées aux terroirs actuels à cause de ces nouvelles conditions thermiques.

En ville, les plans d'urbanisme devront être modifiés, les infrastructures (bâtiments, routes, réseaux d'énergie et systèmes de gestion des eaux) revues et conçues pour mieux résister aux températures extrêmes et à l'alternance sécheresses/inondations. La végétalisation des villes et l'utilisation de matériaux réfléchissants permettront d'atténuer les îlots de chaleur urbains.

Alors que la végétation sera plus sensible au déclenchement du feu et à sa propagation, en raison des températures élevées et de la sécheresse, ce risque devra être mieux anticipé en adaptant les stratégies de prévention et de lutte contre les incendies. Vivre en 2050 en France sera un défi quotidien, face un à climat plus extrême et aux conséquences économiques inédites.

Référence de l'article :

Météo-France. Réchauffement climatique : quels impacts en France en 2050 ?