L'astrotourisme, une nouvelle tendance du tourisme orienté nature
Les pieds sur Terre, la tête dans les étoiles : c'est aussi simple que ça, l'astrotourisme. Un tourisme de niche, qui se pratique par petits groupes, mais qui commence à trouver son public. Surtout qu’il n'est pas nécessaire d'aller très loin de chez soi pour s’y initier.

Dans un monde de plus en plus urbanisé où la pollution lumineuse prive une grande partie des habitants de la planète de la vision de la Voie Lactée, les activités touristiques en lien avec l’observation du ciel étoilé sont en plein essor. Les déserts, les montagnes, les îles isolées et les espaces ruraux, éloignés des halos lumineux des villes, deviennent des destinations prisées par les passionnés d’astronomie comme par les simples curieux désireux de découvrir la beauté du ciel la nuit.
Comme l'explique Bruno Charlier, maître de conférences en géographie à l’université de Pau, ce phénomène est assez récent. « La relation que nous avons au ciel étoilé a longtemps été plutôt scientifique : l’astrotourisme portait sur la visite d’observatoires ou de lieux historiques liés à l’astronomie, remarque-t-il. Puis il s’est diversifié pour évoluer vers un tourisme de nature. »
Le ciel associé à une nature préservée
La création des Réserves internationales de ciel étoilé (Rice), a contribué au développement de cette nouvelle forme de tourisme. La première réserve de France, apparue en 2013, est celle du pic du Midi. Aujourd'hui, on en compte six, du Mercantour au plateau de Millevaches. Pour autant, comme l'estime Bruno Charlier, le ciel n'est pas le seul atout à mettre en avant. « Une pureté nocturne exceptionnelle peut être une vraie richesse touristique, mais ne suffit pas en soi : il faut que les territoires activent cet atout en créant des lieux, des activités, des hébergements, des médiations… »

En France comme aux États-Unis, les parcs naturels favorisent le développement de l'astrotourisme. Un slogan adopté en 2010 par les grands parcs nationaux américains le résume bien : « Half the park is after dark » (« la moitié du parc se révèle la nuit »).
La découverte d'un environnement nocturne méconnu
Pour Bruno Charlier, l'astrotourisme ne se limite à l'observation du ciel étoilé. Il s'agit de vivre une expérience au contact d’un environnement nocturne méconnu et d’une obscurité naturelle en voie de disparition. « On découvre un paysage différent, une nuit qui n’est pas si noire que l’on croit, le chant des batraciens et des oiseaux nocturnes… » L'astrotourisme s'inscrit aussi dans la tendance du slow tourisme et du micro-voyage. « Plus besoin de traverser la planète, l’émerveillement est aussi dans des destinations locales », conclut le géographe.
Les meilleurs endroits en France pour observer le ciel
- Le pic du Midi dans les Hautes-Pyrénées
- Le parc national des Cévennes
- Les parcs du Mercantour et des Préalpes d’Azur, dans la région Paca
- Le parc naturel régional de Millevaches en Limousin
- Le parc naturel régional du Vercors
- Le parc naturel régional des Landes de Gascogne
- Le centre d’astronomie de Saint-Michel, en Haute-Provence
- L’observatoire de Bélesta, en Haute-Garonne