Inde : Goa veut promouvoir un tourisme responsable, sportif et spirituel

« Plus de sport et de spiritualité, moins de bazar » : c'est le message divulgué par le ministre du tourisme de Goa, qui souhaite remplacer le tourisme de masse par un tourisme de qualité.

Eglise catholique du Mont Carmel à Goa.
Eglise catholique du Mont Carmel à Goa.

Depuis longtemps, Goa est synonyme de liberté et de fête pour les Indiens. « Goa mein kuchh bhi chalta hai » (tout est permis à Goa) – cette phrase qui circule comme un mantra résume bien l'image véhiculée par ce petit état de la côte ouest de l'Inde bordé par la mer d'Arabie. Avec ses plages bordées de palmiers, ses villages de pêcheurs, son ambiance néo-hippie, ses fêtes trance psychédélique, sa vie nocturne, son excellente cuisine et ses centres de yoga, l'ancienne colonie portugaise attire de nombreux touristes indiens et étrangers.

Goa a fait passer un message très clair : les nuisances ne sont pas bienvenues.

Mais aujourd'hui, l'engouement suscité par Goa n'est pas regardé d'un bon œil par les autorités. « Nous voulons de bons touristes qui soient suffisamment responsables, a déclaré Rohan Khaunte, le ministre du tourisme de Goa, au media spécialiste du voyage Skift. Nous voulons qu'ils viennent à Goa, qu'ils en profitent, qu'ils se fassent des souvenirs, mais qu'ils ne créent pas d'agitation dans l'État. Goa a fait passer un message très clair : les nuisances ne sont pas bienvenues. »

Le tourisme balnéaire est devenu trop restrictif

Longtemps axée sur « le soleil, le sable et la mer », l'image de marque de Goa a évolué. L'année dernière, l'État a ajouté les sports, la spiritualité et les logiciels comme vecteurs du tourisme à Goa. Ainsi, l'État a accueilli des tournois internationaux de volley-ball et de tennis de table. Le marché indien du tourisme sportif devrait être évalué à près de 53 milliards de dollars en 2033.

Palolem Beach à Goa.
Palolem Beach à Goa.

Le tourisme religieux connaît également un essor rapide en Inde et Goa veut faire partie des références. « Nous créons peu à peu des excursions autour de notre patrimoine et de notre culture, indique Rohan Khaunte. Dans le cadre du tourisme spirituel, nous avons organisé un circuit de onze temples à travers Goa, dont l'histoire remonte à plus de 100 ans. »

Attirer les nomades numériques

En ce qui concerne le troisième axe à développer, Goa s'efforce d'améliorer les infrastructures pour attirer les nomades numériques. « Nous demandons au gouvernement indien de créer un visa pour les travailleurs indépendants », explique Rohan Khaunte. Selon le ministre, l'État travaille avec le gouvernement central sur les modalités de ce visa. « Goa ne sera pas le seul à en bénéficier. Un nomade numérique ne se contentera pas de rester à Goa tout le temps, il visitera également d'autres régions du pays. »

Protéger l'environnement et la culture locale

Reste que Goa a encore quelques défis à relever pour devenir une référence en terme de tourisme responsable. Les chauffeurs de taxi sont pointés du doigts par les touristes pour leurs tarifs exorbitants. Le prix des chambres d'hôtel a également fortement augmenté.

La gestion des déchets et la prolifération de chiens errants constituent un autre problème. Selon le recensement du bétail effectué en janvier dernier à l'échelle de l'Inde, Goa compte environ 56 000 chiens errants. Les données seront utilisées pour mettre en œuvre de meilleures lois et de meilleurs programmes de prise en charge des animaux errants.


Par ailleurs, bien qu'elle dispose de deux aéroports, Goa a du mal à se connecter aux marchés potentiels internationaux. « La connectivité est également un défi car nous avons des villes de niveau 2, estime Rohan Khaunte. Les compagnies aériennes internationales comme Emirates ne desservent que les métropoles. L'Allemagne, la France, le Japon et la Corée du Sud sont des marchés importants pour nous, mais nous avons besoin d'une connectivité directe. »

Quoiqu'il en soit, le gouvernement semble désormais bien décidé à mettre en place une politique touristique plus respectueuse de la culture locale et de l’environnement.

Référence

Goa’s Tourism Minister Wants a New Image: More Sports and Spirituality, Less ‘Ruckus’, Bulbul Dhawan, 25 février 2025