Et si, d’ici 2050, Paris devenait complètement inhabitable à cause de la hausse des températures ?
La France a battu des records de chaleur, ces dernières semaines. À Paris, on essaie de trouver des solutions plus écologiques que les climatiseurs, qui tendent à réchauffer l’atmosphère. Depuis les années 90, la capitale française utilise l’eau de la Seine pour rafraîchir les édifices.

Le mercure s’enflamme. La France bat des records de chaleur, ces jours-ci. Les villes du Sud, en particulier, voient leurs températures grimper en flèche. Marseille, Nice ou encore Cannes… Plus de 35°C ont été observés sur le pourtour méditerranéen. Et c’est loin d’être terminé. À Paris, c’est un système bien spécifique qui est mis en place pour rafraîchir la capitale et lutter contre ces vagues de chaleur soudaines.
Plus de 40°C dans un petit village de l’Aude
C’est un ballet unique qui œuvre, à l'abri des regards. Sous la Seine, un véritable labyrinthe de tuyaux se met en marche pour pomper l’eau du mythique fleuve parisien, afin de rafraîchir les bâtiments de Paris, principalement les commerces, les bureaux ou encore, les musées. En tout, plus de 800 édifices sont concernés, dans le fameux musée du Louvre, situé dans le Ier arrondissement, ou encore, l’Assemblée Nationale.
Paris, ville inhabitable en 2050 ?
Raphaëlle Nayral, secrétaire générale de Fraîcheur de Paris, réaffirme l’importance de ce système, en rappelant la nécessité de trouver des solutions nouvelles. “Avec les thermomètres qui s'envolent, les villes ont besoin [...] de remplacer les solutions autonomes.” Les climatiseurs sont dans la ligne de mire, puisqu’ils participent au réchauffement de l’air. Pour elle, il s’agit de “maladaptations.”
L’une des solutions est là, bien enfoui sous le bitume. Des escaliers sortent de terre et mènent jusqu’à 30 mètres de profondeur. Une fois plongé au cœur du sous-sol parisien, une succession de tuyaux s’affaire à refroidir l’eau de la Seine. C’est le réseau de froid le plus grand de toute l’Europe. Un système qui a été installé en 1991. Mais ce n’est pas le premier : depuis les années 50, à New York, c’est l’eau de l'East River qui refroidit le siège de l’ONU. Ici, c’est Fraîcheur de Paris qui s’occupe de ce système. L’entreprise gère de nombreux réseaux de froid, partout dans le monde, comme Barcelone, Singapour ou encore Dubaï. La société explique que ce procédé offre de nombreux avantages, notamment en matière d’écologie.

Un usage diminué de produits chimiques à hauteur de 80 %, une émission de CO2 réduite de 50 %, ou encore, une consommation d'eau diminuée de 65 %. À titre d’exemple, selon l’ONU, les sites qui utilisent beaucoup la climatisation sont responsables de des émissions mondiales de gaz à effet de serre à hauteur de 7 %. Pour la secrétaire générale, l’utilisation de ce procédé est essentielle pour lutter contre la climatisation à tout-va. "À Paris, où les vagues de chaleur pourraient faire monter le thermomètre jusqu'à 50°C en 2050, si on n'offre pas d'alternatives [...] on rendra cette ville complètement inhabitable."
Prochain objectif : raccorder le réseau à des lieux plus spécifiques comme les hôpitaux, les crèches, ou encore, les maisons de retraite. “D'ici 2042, le réseau devrait être plus que doublé, avec 245 km de réseaux de distribution” assure Raphaëlle Nayral. Pour les habitants, il faudra faire montre de patience, car le raccord demande des travaux de rénovations importants pour les immeubles.
Référence de l’article :
Face aux canicules, comment l'eau froide de la Seine rafraîchit Paris