Le niveau de la Seine en hausse : des inondations attendues dans Paris ?

La Seine a atteint hier soir plus de 3m50 au pont d'Austerlitz, à Paris. Comment expliquer cette hausse soudaine du fleuve ? Faut-il craindre une crue de grande ampleur dans la capitale après plusieurs mois très humides ?

Le niveau de la Seine est en hausse continue depuis plusieurs jours à Paris, le fleuve a d'ailleurs été placé en vigilance jaune crues-inondations par Vigicrues. Hier midi, la barre des 3m40 a été dépassée au pont d'Austerlitz, dans la capitale, puis celle des 3m50 hier soir. Aujourd'hui, c'est la barre des 3m60 qui semble être en ligne de mire.

Les parisiens ou les touristes l'ont remarqué, le fleuve a pris des couleurs marron, pas très attirantes, et de premiers quais sont inondés. Des voies sur berges sont susceptibles d'être fermées, comme le quai bas du pont de Sully (dans le 4e arrondissement), ou encore des espaces verts situés en bord de Seine. Qu'est-ce qui explique ces débordements ? Paris est-elle menacée par des inondations ?

Loin des crues de 2018 et 2016, mais...

Autant vous rassurer tout de suite si vous résidez en zone inondable à Paris, nous allons a priori rester pour le moment sur un épisode de crue hivernale modérée et classique pour cette époque de l'année. D'ailleurs, le pic de crue sera certainement atteint aujourd'hui, entre 3m59 et 3m64, grâce aux deux journées sèches que nous venons de vivre, mardi et hier, qui ont freiné cette crue. Alors comment expliquer cette hausse soudaine du niveau de la Seine ?

Les deux-tiers des pluies de février sont tombées en moins d'une semaine. Toutefois, rien de comparable pour l'instant avec les crues de juin 2016 et janvier 2018, où les transports avaient été perturbés.

Première cause, la situation météorologique générale en Île-de-France depuis octobre dernier, où il a plu en moyenne 40% de plus que la normale. Tous les mois ont été excédentaires en précipitations, dont février, 60% plus humide que la moyenne. D'ailleurs, les deux-tiers des pluies de février sont tombées en moins d'une semaine, d'où cette réaction rapide, dans un contexte de sols désormais saturés d'eau et de nappes phréatiques bien remplies.

Deuxième cause, ce qu'il se passe du côté des affluents de la Seine : l'Yonne, mais surtout la Marne, qui elle-aussi connaît une crue classique pour la saison. Le Grand Morin, en Seine-et-Marne, qui se jette dans la Marne, vient de connaître une crue plus vue depuis 2001 : c'est là qu'il a le plus plu ces derniers jours en Île-de-France et cela contribue donc à augmenter le niveau de la Seine en aval.

Pour le moment, rien de comparable aux dernières crues remarquables à Paris de juin 2016 (6m10) et de janvier 2018 (5m86), où les transports avaient été perturbés, notamment le RER C. Mais la saison humide n'est pas terminée, de nouvelles pluies arrivent en cette fin de semaine... Il va donc falloir observer d'un œil avisé les précipitations du printemps, notamment si de gros épisodes orageux s'invitent en région parisienne...

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