Comment les moustiques peuvent-ils nous aider à mieux détecter certaines catastrophes naturelles ?
Et si l'étude des comportements des moustiques nous permettait de mieux détecter certaines catastrophes naturelles ? C'est le projet de recherche étonnant développé par des scientifiques de l'Université de Purdue, aux États-Unis.

Alors que les premiers moustiques adultes devraient bientôt s'envoler, avec les jours printaniers qui s'annoncent la semaine prochaine, leur comportement pourrait être bien utile aux scientifiques pour prévoir certaines catastrophes naturelles comme les séismes et les tsunamis. Comment est-ce possible ? Séquence explications.
Des antennes couvertes de poils sensoriels
Vous le savez, les moustiques font du bruit, et vous l'entendez notamment l'été lorsqu'ils viennent de manière assez désagréable chatouiller vos oreilles. Ce bruit caractéristique, sorte de "zonzonnement", est dû à la vitesse de leur battement d'ailes, de 600 à 1000 battements par seconde ! Et pourtant, malgré ce bruit parasite, les moustiques arrivent à naviguer avec dextérité…
One of natures most disliked creatures could unlock a breakthrough in disaster response.
— Purdue Engineering (@PurdueEngineers) February 28, 2025
How a research team led by @PurdueCCE's Pablo Zavattieri and Ximena Bernal is using mosquito antennae to inspire new ways to detect natural disasters: https://t.co/i8FlAbAh28 pic.twitter.com/ZnRLLC0L0D
Cette capacité à se repérer grâce au son leur est fournie par leurs antennes, couvertes de poils sensoriels, qui malgré le bruit ambiant qu'ils génèrent, leur permettent de reconnaître des sons tels que ceux émis par des partenaires sexuels ou encore certains prédateurs comme les grenouilles.
Et ce n'est pas tout ! Dans une étude publiée dans la revue Acta Biomaterialia, des chercheurs expliquent que les antennes des moustiques pourraient aussi détecter des sons ayant une gamme de fréquences bien plus large que ce que l'on pensait auparavant.
Ainsi, ce sont près de 3500 sons que les moustiques seraient capables de détecter : même s'ils n'utilisent pas toutes leurs capacités, c'est sur cette base que les chercheurs de l'Université de Purdue, aux États-Unis, ont décidé d'imprimer des antennes de moustiques en 3D. L'enjeu est d'étudier leur sensibilité aux vibrations.
Des capteurs de séismes ?
Composées de différents matériaux de différentes tailles, ces antennes 3D permettront d'effectuer des tests de fréquence sonore : ainsi, ces chercheurs développeront des sortes de capteurs acoustiques s'inspirant du fonctionnement des organes sensoriels des moustiques.
Professor Pablo Zavattieri: Mechanistic insights into mosquito antennal architecture for auditory adaptations @PabloZavattieri @PurdueCCE @stri_panama https://t.co/WKOctfdD07 pic.twitter.com/rrPxmqfmWU
— Acta Biomaterialia (@ActaBio) January 30, 2025
Dans un premier temps, ces capteurs bio-inspirés, ressemblant à de grandes oreilles, pourraient s'installer dans les grandes villes, pour voir s'ils discernent les sons spécifiques de l'agitation urbaine. Ils pourraient aussi s'intégrer dans la construction de matériaux anti-bruit, comme des casques ou des panneaux d'insonorisation.
À terme, et c'est là tout l'intérêt de la recherche, ces capteurs pourraient permettre de mieux surveiller et détecter certaines catastrophes naturelles comme les séismes et les tsunamis, en captant les premiers signaux faibles de l'aléa. Ils deviendraient alors inestimables, et permettraient même de guider les secours vers les zones où se cachent des survivants. Affaire à suivre…
Références de l'article :
Geo. L'Œil de GEO : comment les moustiques pourraient nous aider à détecter les catastrophes naturelles.
Université de Purdue. How mosquitos hear may inspire new ways to detect natural disasters.
Acta Biomaterialia (2025), A.A. Trikanad et al. Mechanistic insights into mosquito antennal architecture for auditory adaptations.