Mauvaise nouvelle : les moustiques vieillissent plus vite avec le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique engendre un vieillissement prématuré des moustiques. La mauvaise nouvelle est cependant que ceci influe également sur leurs défenses immunitaires, ce qui pourrait favoriser la transmission chez l'Homme de certaines maladies.

Moustique
Les moustiques sont considérés comme l'animal le plus dangereux de la planète pour l'Homme et sont responsables de plusieurs centaines de milliers de victimes chaque année dans le monde

D'après une récente étude, les moustiques subissent un vieillissement plus rapide avec des températures élevées, ce qui affaiblit leurs défenses immunitaires et pourrait favoriser la transmission des maladies.

L'augmentation des températures engendre un vieillissement plus rapide des moustiques

Des chercheurs de l'université de Vanderbilt aux États-Unis se sont penchés récemment sur l'influence du réchauffement climatique sur les moustiques. Les résultats de cette étude sur plus de 7 000 individus sont sans équivoque.

D'après les chercheurs, le vieillissement des moustiques est accéléré avec l'élévation progressive des températures. Or, le réchauffement climatique anthropique induit des températures qui ne cessent d'augmenter à l'échelle du globe depuis maintenant plusieurs décennies, ce qui veut dire que ce phénomène est de plus en plus important chez les moustiques.

Si ce paramètre pourrait plutôt sembler une bonne nouvelle concernant cet insecte très nuisible, notamment durant nos nuits d'été, c'est en fait plutôt l'inverse.

En effet, ce vieillissement accéléré engendre un affaiblissement de leur système immunitaire, ce qui veut dire que ceux-ci sont plus susceptibles d'être infectés par certaines maladies. Le vieillissement accéléré induit par des températures plus élevées impacte en effet la mélanisation des moustiques, autrement dit la réaction immunitaire créant une « coquille » de mélanine autour des agents pathogènes pour les priver de nutriments et les empêcher d'infecter le moustique concerné.

Un risque pour l'Homme ?

Les chercheurs en charge de cette étude ont mis en avant le fait que ce phénomène pourrait être néfaste pour l'Homme. En effet, si les moustiques se montrent plus facilement infectés par certaines maladies, ceux-ci pourraient également plus facilement les transmettre à l'Homme comme c'est par exemple le cas pour le paludisme, la dengue ou le virus Zika.

Le moustique est déjà considéré comme l'animal le plus dangereux pour l'Homme en raison justement de sa capacité à nous transmettre des maladies virales ou des parasites lorsque celui-ci nous pique. D'après l'organisation mondiale de la Santé, ce sont quelques 700 000 personnes qui périssent chaque année à la suite d'une infection consécutive à une piqûre de moustique.

Néanmoins, d'autres paramètres sont encore à prendre en compte pour savoir si ceci pourra véritablement accentuer le risque de transmissions de maladies dangereuses chez l'Homme à l'avenir. En effet, les chercheurs doivent encore déterminer si ce phénomène touche tous les types de réponse immunitaire du moustique et pas seulement la mélanisation.

Si c'est le cas, les virus et autres parasites pourraient alors plus facilement engendrer la mort des moustiques ôtes, ce qui pourrait donc jouer sur leur espérance de vie (en plus de leur vieillissement prématuré). Or, si les moustiques infectés meurent plus rapidement, le risque de transmission chez l'Homme pourrait de ce fait être diminué car ceux-ci n'auraient alors pas le temps de nous transmettre ces maladies avant de mourir.

D'autres insectes concernés ?

D'autres études doivent donc encore être menées avant d'avoir une réponse définitive et de pouvoir bien appréhender le risque futur pour l'Homme. Toutefois, cette étude a également mis en avant le fait que d'autres insectes pouvaient également être concernés par ce vieillissement accéléré, la plupart des insectes étant, comme les moustiques, ectothermes (c'est à dire que leur température corporelle fluctue avec celle de leur environnement).

Ainsi, d'autres insectes bien plus importants pour la nature et la biodiversité, comme par exemple les insectes pollinisateurs, pourraient être impactés par la hausse des températures consécutive au réchauffement climatique anthropique. Or, les conséquences d'une mort prématurée de ce type d'insecte pourraient être encore plus importantes et néfastes que celles évoquées pour les moustiques, et pas seulement pour l'Homme.

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